Prévention des escarres

Les dispositifs SAPTE restent trop méconnus

Publié le 12/11/2015
Quelques heures d’immobilisation suffisent pour voir apparaître un escarre

Quelques heures d’immobilisation suffisent pour voir apparaître un escarre

Quelques heures d’immobilisation suffisent pour voir apparaître l’escarre. Mais une fois constituée, sa durée moyenne de cicatrisation varie de 4 mois et demi à 12 mois. Un traitement qui a mécaniquement un coût : 3,35 milliards d’euros pour les soins dispensés à l’hôpital et à domicile.

Et sur les 965 millions d’euros que représentent les plaies chroniques dans les dépenses d’Assurance-maladie (en 2011), les escarres engloutissent à elles seules 693&millions d’euros. Du fait du vieillissement de la population et sans effort de prévention notable, l’incidence devrait progresser de près de 30 % à l’horizon 2030 pour atteindre 162 000 nouveaux cas et 900 millions d’euros de dépenses chaque année, selon la société de conseil Alcimed. « Le consensus autour de l’intérêt médicoéconomique d’une approche préventive de l’escarre est clair aujourd’hui. L’Assurance-maladie estime ainsi qu’une réduction de prévalence de 5 % se traduirait par une économie de 50 millions d’euros sur les soins de ville », a mis en évidence Vincent Genet, responsable des activités santé au sein d’Alcimed à l’occasion d’un colloque sur l’aide à la prévention des escarres organisé début novembre à Paris par le Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (SNITEM). Ce rendez-vous fait suite à la publication en octobre dernier par le syndicat d’une étude sur le « rôle clé des dispositifs médicaux d’aide à la prévention et au traitement des escarres dans les soins à domicile ». Pour les industriels, « la systématisation d’une démarche de prévention de l’escarre se heurte à une certaine méconnaissance des solutions techniques existantes de la part des professionnels de santé ».

Freins à l’innovation

Les supports d’aide à la prévention et au traitement des escarres (SAPTE) remboursés par l’assurance maladie restent « trop peu connus des prescripteurs alors qu’ils ne représentaient que 6,5 % des 693 millions dépensés en 2011 pour la prise en charge de l’Escarre en ville », considèrent les auteurs de l’étude coordonnée par Alcimed avec le concours de six entreprises adhérentes du SNITEM. Outre un cadre réglementaire du domaine des SAPTE jugés « imprécis », les acteurs du secteur déplorent le système d’évaluation actuel des dispositifs médicaux qui rend à leurs yeux « l’innovation extrêmement difficile pour les fabricants », en les contraignant à « s’engager dans la conduite d’études cliniques coûteuses et risquées » pour ce tissu de PME françaises qui emploient directement 2 000 personnes. Malgré un chiffre d’affaires d’environ 185 millions d’euros (+ 20 % par rapport à 2008), ces entreprises craignent d’éventuels coûts de rabot budgétaires et réclament aujourd’hui davantage de soutiens des pouvoirs publics... Au nom de la santé publique.



Source : Le Quotidien du Médecin: 9449