Huit essais sur l’empaglifozine (Bohringer Ingelheim et Lilly) ont été présentés au congrès. Cette molécule est un inhibiteur du cotransporteur 2 sodium-glucose (SGLT2) du tubule proximal et freine donc la réabsorption de glucose. Son activité est indépendante de la fonction béta-cellulaire et de l’insulinorésistance ; elle nécessite un rein en état raisonnablement bon : une étude sur 52 semaines a montré qu’il n’y avait plus l’efficacité glycémique au stade 4 de l’insuffisance rénale, celle-ci étant conservée aux stades 3A et 3B (1).
En add on à l’insuline, l’empaglifozine apporte à 18 semaines une réduction de l’HbA1c : – 0,001, – 0,57 et – 0,71 % respectivement dans les groupes placebo (n = 170), empa 10 mg (n = 169) et empa 25 mg (n = 155), cette différence étant maintenue sur 78 semaines (2). De façon intéressante, le poids est également réduit d’environ 2 kg quelle que soit la dose à cette issue, versus + 0,7 kg sous placebo, p‹0,001.
Du fait de son mécanisme d’action rénal, on s’intéresse aussi à un éventuel effet des SGLT2 sur la pression artérielle (3). Dans un essai de phase III chez 823 diabétiques modestement hypertendus (MAPA 24 heures 131/75 mmHg à l’inclusion), on relève au bout de 12 semaines une différence modeste mais significative de la PAS, de l’ordre de 3-4 mmHg sous empa 10 et 25 versus placebo et une amélioration significative de l’HbA1c de l’ordre de – 0,6 %.
Comme tous les autres nouveaux antidiabétiques oraux (lire page 10), un essai de sécurité cardiovasculaire est lancé avec l’empaglifozine (4), fin du recrutement prévu cette année. Il comparera en 1:1:1 les deux dosages et le placebo chez 7 000 diabétiques de type 2 naïfs ou non, à haut risque cardiovasculaire : antécédent d’infarctus, d’AVC, ou atteintes coronaires (dont angor instable), ou atteintes occlusives artérielles périphériques (angioplastie du membre, amputation…).
Enfin, une analyse poolée d’essais de phase III (n = 2 477) sur 12 semaines a confirmé ces améliorations sur le contrôle glycémique, le poids et la PAS, sans mettre en évidence d’effet secondaire majeur (5). Mais du côté mineur persiste un taux non négligeable de complications urinaires et génitales, avec un net effet sexe qui risque de gêner la prescription chez les femmes : 0, 5,7 et 7,4 % d’infections génitales sont relevées chez elles dans les groupes placebo, empa 10 mg et empa 25 mg respectivement, contre 0,6, 4,7 et 3,9 % chez les hommes.
Symposium et conférence de presse organisés par Bohringer Ingelheim et Elli Lilly.
(1) P952 ; (2) P931 ; (3) P942 ; (4) P944 ; (5) P943.
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