Économie de santé

Un coût en hausse

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Publié le 27/10/2016
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À partir du registre national suédois des prescriptions de médicaments (1), il a été possible d’identifier les patients diabétiques de type 2 traités, dont le nombre a fortement augmenté entre 2006 et 2014, passant de 206 183 à 366 492. En 2014, ils étaient en moyenne âgés de 67 ans et 43 % étaient des femmes. Au cours de la période étudiée, le coût total du diabète de type 2 a doublé, passant de 608 millions d’euros en 2006 à plus de 1,32 milliard d’euros en 2014. Ce sont les hospitalisations qui sont le principal facteur à l’origine de cette augmentation, leur contribution étant passée de 77 % en 2006 à 85 % en 2014. Le nombre de consultations en milieu hospitalier a lui aussi doublé (de 105 000 à 209 000) et les coûts liés à la prise en charge des comorbidités se sont également accrus.

La contribution des médicaments est en revanche restée stable, aux alentours de 6 % des dépenses.

L’impact du niveau socio-économique

Une étude néerlandaise (2) confirme l’association entre des paramètres socio-économiques, comme le niveau d’études et le type d’emploi, et le contrôle de la glycémie chez des diabétiques de type 2 suivis en ville ou dans des services spécialisés. Ce constat est fait que les patients soient sous antidiabétiques oraux ou sous insuline, quel que soit l’âge de début du diabète, et que l’indice de masse corporelle soit ou non supérieur à 30 kg/m2.

Médicaments et mesures hygiénodiététiques

La prescription de médicaments à visée de prévention cardiovasculaire ne modifie pas le respect, par les patients, des mesures hygiénodiététiques.

La question se posait car l’instauration de ce type de traitement chez un patient dont le diabète de type 2 est nouvellement diagnostiqué peut potentiellement entraîner de façon directe ou indirecte une modification des comportements. Les statines par exemple peuvent induire une baisse de l’activité physique du fait de douleurs musculaires, tout comme des excès alimentaires chez un patient qui se sent « couvert » par le médicament.

Il n’en est rien, selon une analyse (3) menée sur une cohorte de près de 1 000 patients revus un an et cinq ans après le diagnostic : les auteurs n’ont pas retrouvé de modification significative de l’activité physique mesurée objectivement, ni du régime alimentaire après mise en route d’un traitement par statine ou par antihypertenseur.

(1) D’après Kalkan A et al. "Doubled healthcare costs of type 2 diabetes mellitus during years 2006-2014 : a nationwide cost-of-illness study in Sweden". CO 068
(2) D’après Rutte A et al. "Poor socio-economic status equals poor glycaemic control ? Dare from the Dutch diabetes Pearl cohort." CO 070.
(3) D’après Lamb M. et al. "Initiation of cardioprotective medication does not adversaly affect health-related behaviors among people with recently diagnosed type 2 diabetes". CO 100

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du médecin: 9529