Les graines germées en cause

Toutes les données confirment désormais que la consommation de graines germées produites dans une ferme biologique du nord de l’Allemagne est à l’origine de l’épidémie de diarrhées sanglantes qui sévit en Allemagne depuis le mois de mai. Les biologistes de l’Institut fédéral pour l’évaluation des risques (BfR) ont confirmé les résultats obtenus par les autorités de Rhénanie-du-Nord-Westphalie.

La souche bactérienne O104:H4 d’E. coli entérohémorragique (ECEH) a été détectée dans un sachet de graines germées rapporté aux autorités par un père de famille rhénan. Ce sachet provenait de la ferme suspectée et désormais fermée, de Gärtnerhof, à Bienenbüttel, en Basse-Saxe. Une étude épidémiologique cas-témoins réalisée par l’Institut Robert-Koch avait déjà désigné les graines germées, mettant hors de cause les concombres, tomates ou salades. « Les gens qui ont mangé ces graines ont neuf fois plus de chances d’avoir des diarrhées sanglantes et d’autres signes d’infection par la bactérie ECEH que ceux qui n’en ont pas mangé », avait indiqué Reinhard Burger, directeur de l’institut.

En revanche, le mode de contamination n’a pas encore été élucidé. « Nous sommes toujours dans le brouillard », a souligné le ministre de l’Environnement et de la Protection des consommateurs de Rhénanie du Nord/Westphalie, Johannes Remmel. Le ministre a appelé les consommateurs à rapporter toutes graines germées suspectes, comme l’a fait ce père de famille « très vigilant ». Ce dernier a en effet récupéré dans la poubelle un sachet qui était resté dans son réfrigérateur. Contrairement à sa femme et sa fille, qui font partie des milliers de personnes infectées, lui n’avait pas consommé ces graines germées.

Selon le dernier bilan de l’Institut Robert-Koch, l’épidémie a touché 3 235 personnes en Allemagne, avec, à ce jour, 782 cas de syndrome hémolytique et urémique, dont 35 décès. Les cas signalés en Europe (un décès en Suède) étaient tous des cas importés d’Allemagne. L’épidémie est désormais en « net recul ».