Pénurie de dons : mobilisation générale

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Publié le 08/10/2021
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« En France, le don de gamètes, ça ne marche pas, constate le Pr Israël Nisand. Et avec la nouvelle loi, ça marchera encore moins. » Plus de demandes (avec les nouveaux couples admis), moins d’offres (avec la levée de l’anonymat). Pour y remédier, faudra-t-il indemniser les donneurs ? « L’immense majorité des gynécologues et des médecins y sont favorables », assure le Dr Joëlle Belaisch-Allard. « Aujourd’hui, on ne dédommage même pas les frais de dérangement et de déplacement, pas même un ticket de métro ! », s’indigne le Dr Rochambaud. « Au moins faudrait-il différencier le don de sperme et le don d’ovocyte qui représente un acte très lourd, plaide le Pr Nathalie Massin, sa pénibilité doit être aujourd’hui reconnue et reconnue financièrement. » Le Pr Vialard procède au même distinguo : « pour les donneurs, inutile d’indemniser, mais pour les donneuses qui subissent un acte physique très particulier, si on ne le fait pas, ce sont les laboratoires de l’étranger qui vont continuer à le faire pour leurs réseaux de donneuses. »

Ouverture d’une table-ronde nationale.

« À tout le moins, préconise le Pr Guillemain, une campagne de sensibilisation du public est aujourd’hui nécessaire pour faire la promotion du don et de sa valeur. Le geste de donner doit être valorisé, c’est un véritable enjeu dans la lutte contre l’infertilité. » De fait, une telle campagne est programmée pour bientôt par l'avenue de Ségur.

La présidente des CECOS rejoint la demande formulée par le Pr Frdyman pour que le maximum d’information soit relayé avant d’engager une réflexion sur l’indemnisation. Le Pr Israël Nisand préconise pour sa part l’ « ouverture d’une grande table-ronde de tous les acteurs, médicaux, sociaux et associations de patient-e-s, pour faire marcher le don sans s’exposer aux dérives de marchandisation qui sont aujourd’hui réelles. »

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Source : Le Quotidien du médecin