DANS L’ÉPILEPSIE, l’observance tend à diminuer avec le temps, pour n’être plus que de 50 % à un an, ce qui majore le risque de crise de 25 %. Le mauvais suivi du traitement est associé à un risque accru de visites aux urgences, de fractures, d’hospitalisations et surtout de décès, comme l’a bien montré l’étude Ransom sur 33 000 patients. Une étude publiée l’an dernier (1) a souligné que la mauvaise observance est un processus dynamique, qui peut être intentionnel ou non et qui est lié à la qualité de la relation médecin malade, au contrôle des crises et à l’intensité des effets secondaires. Quelques questions simples se montrent prédictives de la qualité de l’observance, telle « Avez-vous oublié des comprimés la semaine dernière ? ».« Il est également important de rechercher une dépression, principal élément de détérioration de la qualité de vie dans l’épilepsie, et facteur majeur de mauvaise observance », a rappelé le Pr de Toffol. Chez les patients épileptiques, la dépression est fréquente (54 %), sévère (idées suicidaires dans 19 % des cas), non diagnostiquée (37 % des cas) et non ou mal traitée (83 % des cas).
Comment améliorer l’observance ?
Tout d’abord en mettant l’accent sur l’éducation thérapeutique pour permettre au patient de comprendre sa maladie, les explorations complémentaires, connaître le traitement (nommer le médicament, savoir que faire en cas d’oubli…), repérer les facteurs qui favorisent la survenue de crises, les situations à risque, aménager son environnement… Ensuite en proposant au patient une aide médicosociale, qui représente un soutien très important. Enfin, au niveau du choix du traitement, la monothérapie facilite l’observance.
D’après la communication du Pr Bertrand de Toffol, Tours.
(1) Smithson WH, Epilepsy Behav 2012;24:40-53.
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