Régime pauvre en FODMAPs

Un suivi étroit est indispensable

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Publié le 09/06/2016
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FODMAPS

FODMAPS
Crédit photo : PHANIE

Face au syndrome de l’intestin irritable (SII), le régime dit pauvre en FODMAPs a connu un engouement certain depuis sa popularisation par l'équipe Australienne de l'université Monash, en 2000. Il s'agit de sucres (oligo, di et monosaccharides et polyols fermentescibles), dont la fermentation intestinale passerait inaperçue chez les sujets indemnes, mais provoquerait douleurs et ballonnements chez les patients atteints de SII.

Le principe de ce régime consiste donc à éliminer les FODMAPs pour supprimer la fermentation opérée par les bactéries de la flore intestinale. « Mais cela ne va pas sans risque, estime Fabienne Depoortere, doctrice en sciences biomédicales à Bruxelles, car faute de certains nutriments, la flore intestinale peut se modifier, entraînant des effets néfastes à long terme ».

Exclusion puis réintroduction

Pour cette diététicienne, le régime doit se dérouler en deux phases : suppression totale des FODMAPs durant 4 à 6 semaines, afin de faire disparaître totalement les symptômes du SII. Puis, réintroduction progressive chaque semaine, par catégories (aliments contenant du sorbitol, puis mannitol, puis lactose, puis galactanes, fructanes, et enfin fructose), afin de tester l’intolérance du patient. Dans ces conditions, le régime pauvre en FODMAPs soulage le syndrome de l’intestin irritable dans environ 85 % des cas.

« Ce régime nécessite un suivi étroit par un diététicien, afin d’éviter les carences éventuelles liées à des suppressions trop exclusives de certaines familles d’aliments, insiste Fabienne Depoortere. Certains patients excluent tous les féculents et les fruits, ce qui n’est pas nécessaire à terme. Le fructose et le lactose sont effectivement souvent mal tolérés mais parfois, il suffit de réduire les portions des repas pour faire disparaître les symptômes ».

Et le gluten ?

De même, certains spécialistes prônent la suppression du gluten pour ce régime. « Or, l'étude australienne a montré que ce sont plutôt les fructoses présents dans le blé qui provoquent une intolérance, lors de leur fermentation », précise-t-elle.

Florence Quille
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Source : Nutrition