De cause inconnue, la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) est une pathologie pulmonaire invalidante, caractérisée par une dyspnée et un syndrome restrictif d’aggravation progressive. La médiane de survie ne dépasse pas trois ans. La FPI survient principalement à partir de 60 ans et touche entre 14 et 43/100 000 personnes. Bien qu’elle soit rare, son incidence, sa prévalence et sa mortalité spécifique sont en augmentation, multipliant les difficultés auxquelles font face les patients et les médecins. Le diagnostic est souvent posé au bout de deux ans ou plus. Il faut y penser en présence de l’association essoufflement plus râles crépitants caractéristiques à l’auscultation (évoquant le détachement d’une bande Velcro), présents chez plus de 80 % des sujets atteints de FPI.
Les options thérapeutiques, sont jusqu’à présent limitées. Le traitement par trithérapie prednisone-azathioprine-NAC n’est plus recommandé ainsi que la monothérapie par N-acétylcystéine (étude PANTHER). Les seuls traitements actuellement validés sont la pirfénidone pour les formes légères à modérées débutantes et la transplantation pulmonaire pour les formes sévères.
Le nintedanib est un inhibiteur des tyrosines-kinases ciblant les domaines intracellulaires des récepteurs aux facteurs de croissance PDGFR, FGFR et VEGFR, qui sont dérégulés chez les patients atteints de FPI.
Son efficacité dans le ralentissement du déclin de la capacité vitale forcée (CVF) et sa sécurité d’emploi ont été montrées dans deux études de phase III (150 mg deux fois par jour), multicentriques randomisées contre placebo, INPULSIS 1 et 2. 1 066 patients âgés de plus de 40 ans ont été inclus dans 24 pays. À 52 semaines, le nintedanib ralentit la progression de la maladie dans un large échantillon de profils patients FPI, en réduisant le déclin annuel de la CVF d’environ 50 % vs placebo. Il réduit aussi significativement le risque d’exacerbations aiguës de 68 %, celles-ci marquant des palliers pronotiques.
Indépendamment de la sévérité
Deux sous-groupes pré-spécifiés de patients ont été analysés dans les données poolées des études INPULSIS (1) : ceux ayant une CVF › 70 % de la valeur théorique (n = 700, 431/nintedanib et 269/placebo) et ceux ayant une CVF ≤ 70 % (n = 361, 207/nintedanib et 154/placebo). L’effet positif du nintedanib sur le ralentissement de la progression de la maladie a été similaire dans les deux sous-groupes : – 111,3 sous nintedanib vs – 220,3 ml sous placebo (différence 109,0 ml ; IC 95 % [68,2–149,9]) dans le premier, et – 119,7 sous nintedanib vs – 233,2 ml sous placebo (différence 1113,5 ml ; IC 95 % [51,3–175,7]) dans le second. Les événements indésirables les plus fréquents ont été de nature gastro-intestinale, d’intensité légère ou modérée, généralement gérables et ne conduisant que rarement à l’arrêt du traitement.
(1) Costabel U et al. Effect of baseline FVC on decline in lung function with nintedanib. Results from the INPULSIS trials. Abstract n°1907
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