La mucoviscidose touche environ 7 500 patients en France et plus de 90 000 dans le monde. C’est une maladie évolutive et multisystémique qui affecte essentiellement les poumons et l’appareil digestif. Il s’agit d’une cause majeure de transplantation pulmonaire. Elle est transmise sur le mode autosomique récessif. Elle implique la présence d’une mutation du gène Cystic Fibrosis Transmembrane Regulator (CFTR) découvert en 1989. Il existe plus de 2000 mutations connues du gène CFTR. La mutation la plus fréquente est la mutation de classe II, F508del. En 50 ans, l’espérance de vie des patients est passée de cinq ans à plus de 40 ans, notamment grâce à l’émergence des traitements ciblés, en 2010. L’ivacaftor est le premier modulateur CFTR mis à disposition des patients âgés de 12 ans et plus, porteurs d’une mutation rare G551D de classe III qui représentent environ 2 % des patients. Puis, l’association lumacaftor-ivacaftor a obtenu une AMM européenne en 2015 pour les patients âgés de 12 ans et plus porteurs de deux mutations F508del.
Avec la trithérapie, associant l’ivacaftor, l’elexacaftor et le tezacaftor (Kaftrio), l’objectif est d’augmenter la quantité de canaux CFTR fonctionnels et de toucher encore un plus grand nombre de patients éligibles à un traitement ciblé.
Kaftrio a obtenu, fin août 2020, une AMM européenne, en association avec ivacaftor pour le traitement des patients atteints de mucoviscidose âgés de 12 ans et plus, hétérozygotes pour la mutation F508del et porteurs d’une mutation à fonction minimale (F/MF) ou porteurs de deux mutations F508del. Les études cliniques ont montré des améliorations significatives de la fonction pulmonaire ainsi que d’autres critères d’évaluation, notamment le taux de chlorure dans la sueur et la qualité de vie.
« Les modulateurs de la protéine CFTR ont grandement fait la preuve de leur efficacité et ont radicalement changé l’histoire naturelle de la maladie. Dans un très proche avenir, ils seront disponibles pour 80-85 % des patients atteints de mucoviscidose, âgés de 12 ans et plus », a conclu le Pr Pierre-Régis Burgel (Paris).
Communication du Pr Pierre-Régis Burgel (CHU Paris Centre Cochin) lors de la session conjointe ERS/SPLF
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