Prise en charge des douloureux chroniques

Néris-les-Bains joue la carte de la prévention

Publié le 18/01/2016
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Crédit photo : PHANIE

Située en Auvergne, dans l’Allier, la station thermale de Néris-les-Bains propose des cures thermales médicalisées de 18 jours remboursées par la Sécurité sociale dans des orientations rhumatologiques (mal de dos, séquelles de traumatismes ostéo-articulaires, fibromyalgie, rhumatismes subaigus ou chroniques), neurologiques (pathologies d’origine centrales, des nerfs périphériques, du système neurovégétatif, dégénérescence du système nerveux, sclérose en plaques) et psychosomatiques (états dépressifs, anxieux, dystonie neurovégétative, troubles du sommeil).

La station bénéficie d’une eau riche en lithium, dont les vertus sédative, antalgique, équilibrante et relaxante conviennent particulièrement à la prise en charge de douleurs. « L’eau thermale de Néris-les-Bains agit au niveau du cortex psychologique. Apaisante, elle donne des résultats au niveau du stress et donc de la douleur », souligne le Dr Marie-Chantal Brugière, médecin thermal. Au-delà des soins purement thermaux, le temps de la cure est aussi l’occasion de rompre le « cercle vicieux » qu’entraîne la douleur en termes d’hygiène de vie.

Remise en question

« Pendant les trois semaines, les curistes peuvent revoir leur mode de vie, leur manière d’aborder l’activité physique, l’alimentation, le sommeil... La cure est vraiment là pour aider le patient à se remettre en question », insiste le Dr Brugière. « S’il joue le jeu, on obtient de très bons résultats, qu’il s’agisse entre autres de réduction de consommation d’antidouleurs ou de recours aux soins kiné », ajoute-t-elle. Dans certaines affections spécifiques - notamment la fibromyalgie ou la névralgie pudendale - des modules sont proposés aux curistes en complément de leurs soins thermaux. Se déroulant à certaines dates de l’année, ces modules optionnels non pris en charge par la Sécurité sociale, incluent selon les pathologies des séances d’activité physique, de sophrologie, de gym adaptée, des ateliers psychologie et nutrition, des conférences médicales ou des groupes de parole.

Première approche

Pour les personnes n’ayant pas la possibilité de suivre une cure thermale sur trois semaines, la station de Néris-les-Bains dispose de formules plus courtes, en dehors du cadre de prise en charge par la Sécurité sociale. D’une durée de 6 à 12 jours, des « mini-cures » « Halt’O Douleurs » englobent ainsi quatre soins sur une journée (bains hydrorelax, illutations, séances de mobilisation en piscine, massages sous affusion) qui visent à soulager des douleurs liées à des gestes récurrents du quotidien. La station propose enfin un séjour de prévention santé « Neutralis » dédié aux personnes qui souffrent de migraines et de douleurs chroniques. En six jours, dix-huit soins à visée sédative et antalgique et cinq ateliers complémentaires autour de l’hygiène de vie, le programme offre aux participants quelques clés pour mieux appréhender leur santé. En complément, des programmes axés autour de la gestion du stress (séjour prévention santé Ge-Néris et cure libre Hal’O Stress) pourront aider certains patients douloureux chroniques. « Si ces séjours ne sont pas suffisants pour des personnes qui ont vraiment besoin d’une cure, ils constituent une première approche du thermalisme dans une démarche de prévention », résume le Dr Brugière.

David Bilhaut

Source : Le Quotidien du Médecin: 9463