Types vaccinaux

Faut-il vacciner les personnes infectées ?

Publié le 09/07/2012
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Crédit photo : BSIP

CHEZ LES FEMMES susceptibles d’être infectées, la priorité est à la prévention secondaire par dépistage cytologique. Une absence d’efficacité thérapeutique du vaccin prophylactique chez les femmes récemment infectées a été mise en évidence dans les résultats des études de phase III (1, 2). Toutefois, la vaccination protège contre l’infection due aux autres types que ceux qui ont déjà contaminé la patiente… De plus, l’efficacité prophylactique du vaccin après clairance du virus est comparable à celle qui est constatée chez les patientes naïves. Enfin, l’absence d’efficacité prophylactique dans les essais FUTURE I et II peut s’expliquer par des biais de sélection des patientes. Au total, au-delà de ces essais, des études pragmatiques apparaissent nécessaires pour préciser ces aspects supplémentaires relatifs à l’intérêt éventuel de la vaccination chez les femmes pré-exposées.

C’est dans cet esprit qu’une cohorte de patientes qui ont eu une infection à HPV (ADN négatives, séropositives) a été suivie pendant une durée moyenne de 44 mois. Sept femmes appartenant au groupe placebo, non vaccinées, ont développé la maladie du col utérin et huit ont développé une maladie génitale provoquée par un type de virus auquel elles avaient déjà été exposées.

Aucune affection en rapport avec un type viral pour lequel elles étaient séropositives et ADN négatives à l’inclusion n’a été constatée chez les femmes ayant reçu le vaccin quadrivalent. La protection contre les types viraux auxquels elles n’avaient pas été exposées est apparue également bonne. Chez les femmes dont les lésions cervicales ont nécessité un traitement radical, la protection vis-à-vis des atteintes vulvaires mais aussi cervicales est apparue aussi satisfaisante pour les types vaccinaux que pour les autres types viraux, non vaccinaux.

Les verrues génitales sont associées à un risque accru de cancer lié au HPV. De même, un cancer in situ ou un cancer du col est associé à un risque accru de second cancer in situ ou de second cancer du col. Ainsi, les femmes qui ont été atteintes par des infections à HPV et un cancer in situ ou un cancer du col pourraient bénéficier d’une vaccination. Au final, la question de la vaccination des personnes infectées, qui pourrait paraître simple au premier abord, reste entière et les pistes de réflexion et d’études à développer ne manquent pas pour y répondre.

D’après la communication de Marc Steben MD, unité infections transmissibles sexuellement, Institut national de santé publique du Québec, et directeur médical de la clinique A, Montréal, Québec, Canada.

(1) Garland SM, Hernandez-Avila M, Wheeler CM, et al. Quadrivalent vaccine against human papillomavirus to prevent anogenital diseases. N Engl J Med. 2007;356(19):1928-43.

(2) FUTURE II Study Group. Quadrivalent vaccine against human papillomavirus to prevent high-grade cervical lesions. N Engl J Med. 2007;356(19):1915-27.

 Dr GÉRARD BOZET

Source : Le Quotidien du Médecin: 9152