Chirurgie cardiaque de pointe en pleine Sibérie

Publié le 30/11/2011
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Crédit photo : D Chardon

DES PHOTOS au mur, dans le hall, montrent Poutine inaugurant les lieux. On imagine le discours, emprunt de fierté nationale. Les planificateurs tablent sur une progression rapide de l’activité : 200 interventions en 2010, 1 000 en 2011, 5 000 en 2012. Aucune urgence, rien que du programmé. Le petit Vitali, 6 ans, est mutique au fond de son lit. Il a parcouru 2 000 km pour se faire opérer aujourd’hui. Son père, plein d’espoir, explique : « Mon fils a une maladie congénitale grave. Il a été inscrit sur liste d’attente, et a reçu une invitation pour venir se faire opérer ici. Son séjour est gratuit ». Les yeux du médecin-chef de l’établissement brillent de fierté. « Ce centre a été construit pour toute la Sibérie, soit 22 millions de personnes, dit le Pr Valery Sakovitch. Cela évite d’aller à Moscou ». L’hôpital fédéral (167 lits, 24 millions d’euros de budget annuel) innove à bien des égards. Système d’information performant, suivi individuel des prescriptions, formations à l’étranger, salaire attractif - 2 000 euros minimum pour les chirurgiens hautement qualifiés… Tout est mis en œuvre pour améliorer la qualité des soins et motiver les équipes. Le Pr Sakovitch, nommé à ce poste par la ministre de la Santé russe, est formé à l’économie. Sa responsabilité est lourde. « En tant que médecin-chef, observe-t-il, je suis au courant des cas les plus graves, je regarde les patients en réanimation, je supervise les traitements, que j’adapte au besoin, je gère les plaintes. J’opère encore, mais moins qu’avant. On ne peut pas dire que le système de santé russe est égalitaire, mais de grands efforts sont déployés pour améliorer la situation ».

 D. CH.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9050