« CHAQUE CITOYEN français doit savoir qu’il a donné au monde un des cadeau les plus précieux du 21e siècle ». De passage à Paris pour un dîner de solidarité organisé par UNITAID, Bill Clinton a, devant un parterre d’invités prestigieux, couvert d’éloges l’organisation internationale créée en septembre 2006 à l’initiative des anciens présidents Jacques Chirac pour la France et Luiz Inacio Lula da Silva pour le Brésil, soutenus par le Chili, la Norvège et le Royaume-Uni. Mais C’est bien la France qui la première, dès le 1er juillet 2006, décide unilatéralement d’appliquer une taxe de solidarité sur les billets d’avion. « Une idée simple », s’étonne encore Bill Clinton qui fait partie des tout premiers collaborateurs d’UNITAID grâce au partenariat conclu avec sa fondation pour accroître l’accès aux traitements pédiatriques dans les pays en voie de développement. Une modeste contribution (1 à 40 euros) sur chaque billet d’avion vendu sur les vols internationaux, la somme récoltée étant entièrement versée à un fonds commun (UNITAID) et affectée à l’achat de médicaments et de tests de diagnostic pour le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.
Une idée simple qui a conduit à la mise en place d’un financement innovant, tout à fait dans l’esprit des fonds participatifs (crowdfunding) qui permettent d’aider un grand nombre de personnes avec un impact significatif à partir de petites sommes données par de une multitude d’individus. Ces fonds récoltés, indépendants de l’arbitrage des États, et donc prévisibles, sûrs et pérennes, constituent l’atout majeur d’UNITAID qui peut ainsi intervenir sur les marchés, les sécuriser et négocier des réductions de prix sur les médicaments et sur les outils de diagnostic.
400 000 enfants traités.
« En moins de dix ans, le coût des principaux médicaments pédiatriques contre le sida a été réduit de 92 %. Quand nous sommes arrivés, seulement 10 000 enfants infectés par le VIH/sida, bénéficiaient d’un traitement. Aujourd’hui, 560 000 sont traités et plus de 400 000 le sont grâge à UNITAID », souligne l’ancien président américain. Et d’insister : La France, premier contributeur de « la facilité ... », « peut se dire qu’elle sauve 80 % des enfants infectés par le VIH et sauvés dans le monde ». Chez l’adulte, la baisse des coûts de 50 % des traitements de seconde ligne a également parmi aux patients de bénéficier des molécules les plus efficaces.
L’aide au développement et la lutte contre le sida, la tuberculose ou le paludisme, ont bénéficié de trois initiatives gouvernementales qui ont chacune joué un rôle décisif dans les avancées de ces dernières années : la création en 2001 du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le Plan d’urgence du président des États-Unis (President’s Emergency Plan for AIDS relief ou PEPFAR) lancé en 2003 sous la présidence de George Bush et UNITAID. Des fondations privées comme celle de Bill et Melinda Gates ou celle de Bill Clinton mais aucune « ne représente à ce point, l’avenir », de l’avis même de ce dernier. De plus, toutes ces initiatives bénéficient de la baisse des coûts obtenus par UNITAID.
Après six années de fonctionnement, l’initiative française a fait la preuve de son efficacité. Malgré la crise, les financements sont restés stables. La crainte d’un effet négatif sur le trafic aérien et le tourisme a été levée. La contribution est « indolore ». Treize pays sont aujourd’hui membres de l’organisation. Parmi eux, neuf ont choisi d’appliquer une taxe sur les billets d’avion : Cameroun, Chili, Congo, France, Madagascar, Mali, Maurice, Niger et République de Corée. La Norvège verse en outre une partie de sa taxe sur les émissions de CO2. Plus de 2 milliards a ainsi été récolté en six ans dont 70 % provenant de la taxe sur les billets d’avion perçue dans les 9 pays, la France étant le principal contributeur (50 %). Des pays comme le Royaume-Uni ou le Brésil participent via une contribution budgétaire. Une des originalités de l’initiative est aussi de pouvoir inclure parmi les donateurs, du fait du mécanisme de recueil de la taxe qui ne touche, via l’achat d’un billet d’avion, que les individus qui ont les moyens suffisants, des pays riches comme des pays en développement. L’expérience du Chili, le premier pays à suivre la France et a même commencé la collecte de fonds dès mars 2006 (1 dollar sur tous les vols internationaux), a été plein d’enseignements.
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