Julie Faucon (MSF France) : « Nous demandons une disponibilité de six mois »

Publié le 15/11/2019
Article réservé aux abonnés
Julie Faucon est « gestionnaire de pool » pour MSF France. Elle explique au Généraliste la marche à suivre pour s’engager auprès de la célèbre ONG.
Julie Faucon

Julie Faucon
Crédit photo : DR

Quel est le parcours pour partir en mission avec MSF quand on est généraliste ?

Julie Faucon : Nous recommandons d’abord de participer à une réunion d’information dans une antenne MSF. Ces réunions sont en général accompagnées de témoignages de professionnels qui reviennent du terrain, ce qui permet de mieux comprendre ce que nous faisons. Ensuite, il faut préparer son dossier de candidature pour postuler en ligne, en vérifiant qu’on correspond bien aux critères de recrutement.

Quels sont ces critères ?

J. F. : Il faut être détenteur d’un diplôme de médecine, être inscrit à l’Ordre, et nous demandons d’avoir fait quatre semestres d’internat dans un service hospitalier, dont un en pédiatrie. Nous demandons par ailleurs une disponibilité minimale de six mois, et un niveau d’anglais B1 [la personne doit savoir se débrouiller dans une situation professionnelle, ndlr].

Une formation spécifique en médecine humanitaire est-elle nécessaire ?

J. F. : Non, mais elle peut être un atout pour compléter le dossier, tout comme une expérience en maladies infectieuse et tropicale, en pédiatrie, une expérience avec une autre association ou du bénévolat.

Que se passe-t-il une fois le dossier déposé ?

J. F. : Le CV est validé par un référent médical, puis le candidat passe un entretien de recrutement. Une fois le recrutement confirmé, un gestionnaire de pool discute avec la personne pour trouver un poste adapté à ses compétences, ses disponibilités, et bien sûr à nos besoins.

La médecine générale fait-elle partie des spécialités dont vous avez besoin ?

J. F. : Nos besoins évoluent avec le contexte. Nous recherchons en ce moment des généralistes en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est… Le plus souvent, un généraliste pour une première mission part sur un poste clinique, dans lequel on lui demande aussi de faire beaucoup d’accompagnement des médecins nationaux. Ensuite, s’il veut évoluer au sein de MSF, il peut aller vers des postes de manager.

Quel est le profil des généralistes que vous recrutez ?

J. F. : Souvent ce sont des jeunes diplômés ou des praticiens proches de la retraite. Comme nous demandons une disponibilité minimale de six mois, nous avons peu de généralistes libéraux installés, à moins qu’ils aient trouvé une solution pour être remplacés.

Quelle est la motivation des généralistes qui partent avec Médecins sans frontières ?

J. F. : En général, ils veulent s’investir au près des populations dans le besoin. Mais ils aspirent également à travailler dans d’autres contextes. Les missions leur permettent de faire évoluer leur pratique : comme ils n’ont qu’un plateau technique limité, ils développent l’observation clinique des patients, ce qui peut changer leur façon de faire des diagnostics.


Source : lequotidiendumedecin.fr