Les stations thermales sont un lieu de soin mais aussi de recherche. De plus en plus d’études exigeantes y sont menées, qui cherchent à démontrer les bénéfices cliniques de cette approche thérapeutique et un service médical rendu dans plusieurs pathologies, tout en octroyant au thermalisme une plus grande reconnaissance scientifique.
En grande partie financées par le secteur et notamment par l’Association française pour la recherche thermale (Afreth), ces études ont démontré que les cures avaient un intérêt réel dans l'arthrose, la fibromyalgie, les rhumatismes inflammatoires, la lombalgie chronique (lire entretien ci-dessous). Des bénéfices pour le patient ont également été montrés dans des indications comme l'insuffisance veineuse chronique, le psoriasis et la dermatite atopique, le surpoids et l'obésité ou encore les infections ORL chroniques. En revanche, le niveau de preuve demeure encore faible dans les autres indications en raison de la nature même des études, essentiellement observationnelles et non comparatives.
« Ces dernières années, les travaux effectués sur le thermalisme afin de prouver son intérêt pour les patients sont de plus en plus solides scientifiquement et sont désormais considérés à leur juste valeur par les chercheurs, confirme le Pr Roger Salamon, directeur honoraire de l’Institut de santé publique, d’épidémiologie et de développement de l’université de Bordeaux. C’est le cas des deux études menées à Bordeaux sur le rôle de l’ostéopathie aquatique dans des pathologies de type arthrosique et fibromyalgique et sur l’efficacité d’une cure de trois semaines scindée en deux périodes pour les enfants scolarisés ».
Culture scientifique
Confiant, le professeur estime que « cette culture scientifique n’était pas initialement inhérente aux directeurs d’établissements thermaux. Mais elle commence à rentrer dans les mœurs et donne désormais lieu à la mise en place de travaux de très bon niveau ». Par ailleurs, les chercheurs « se rendent compte que le thermalisme est un milieu idéal pour des études de cohortes car les pathologies sont bien identifiées et les patients reviennent plusieurs années de suite dans le même établissement afin de bénéficier des soins thermaux. L’intérêt est d’autant plus grand que le thermalisme recrute très majoritairement des patients atteints de pathologies chroniques qui nécessitent un suivi au long cours ». L’attrait potentiel que représentent ces centres de thermaux pour les épidémiologistes s’accompagne toutefois pour eux d’« un enjeu majeur : la nécessité de mettre sur pied de nouvelles méthodologies, adaptées à ce milieu », selon le Pr Salamon.
Article précédent
Après une intervention chirurgicale, la cure est-elle une bonne idée ?
Article suivant
« La médecine thermale a fait l'objet de 138 essais »
« Nous sommes pertinents à tous les stades de prévention »
Après une intervention chirurgicale, la cure est-elle une bonne idée ?
La station thermale, lieu de recherche
« La médecine thermale a fait l'objet de 138 essais »
La cure thermale diminue les répercussions symptomatiques des séquelles de phlébite
En psychiatrie, une alternative au médicament
L’éducation thérapeutique au premier plan
Faut-il fractionner les cures infantiles ?
Retour sur la plus importante étude en médecine thermale
Des stages de préparation à la retraite
Les bienfaits de la cure pour les patientes en rémission d'un cancer du sein se confirment
Une période propice à une prise en charge globale
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature