Fractures ostéoporotiques majeures

L’abaloparatide réduit le risque de deux tiers

Publié le 07/12/2015
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Une diminution de 70% des fractures majeures

Une diminution de 70% des fractures majeures
Crédit photo : PHANIE

L’essai de phase 3 ACTIVE est un essai en double aveugle randomisé contre placebo et comportant un bras ouvert contre un comparateur actif (tériparatide). Il a été conduit chez 2 463 femmes ménopausées : âge moyen 68,8 ans, T score ‹ -2,5 et une ou deux FV prévalentes (44,5 %) ou une FNV (46,8 %).

Par comparaison au placebo, l’abaloparatide (80 µg/j) réduit de 86 % les FV, de 43 % les FNV, de 43 % les fractures cliniques et de 70 % les fractures majeures (fractures cliniques de poignet, hanche, extrémité supérieure de l’humérus, vertèbres ou sacrum). En revanche, le tériparatide (20 µg/j) ne diminue que le risque de nouvelle FV, mais pas celui des fractures cliniques majeures. La réduction du risque de fracture est précoce avec l’abaloparatide, dès 6 mois. Les données de tolérance sont très rassurantes dans tous les

groupes sans événement majeur.

Cette analyse préplanifiée de l’essai ACTIVE démontre la supériorité de l’abaloparatide par rapport au placebo et par rapport au tériparatide pour les fractures ostéoporotiques majeures. Cette différence clinique est liée à la différence d’effet des deux traitements notamment sur l’os cortical. Au total, ces données démontrent l’intérêt de l’abaloparatide dans la prévention des fractures ostéoporotiques, tant vertébrales que périphériques.

Hôpital Lariboisière, Paris

(1) Fitzpatrick LA et al. abstract 1053

Commentaire du Pr Philippe Orcel

Il est très important de s’intéresser aux fractures dites « majeures » en raison de leur impact sur la

morbidité (complications dans les suites de la fracture) et sur la mortalité comparée à la mortalité des sujets indemnes de ces fractures. Elles sont fréquentes, plus de 70 % de l’ensemble des fractures par fragilité, et il est très rassurant de constater que l’abaloparatide en diminue de plus de deux-tiers le risque par comparaison au placebo. Il est aussi intéressant de constater que le tériparatide n’a pas cet effet. Autre point important de ce travail complémentaire de l’essai ACTIVE : l’efficacité de l’abaloparatide est précoce, perceptible dès la fin des 6 premiers mois de traitement. Voilà donc un concurrent sérieux pour le tériparatide : bien que partageant un effet anabolique sur l’os trabéculaire, il semble que l’abaloparatide ait un effet supérieur sur les corticales osseuses.

Hôpital Lariboisière, Paris
Dr Thomas Funck Brentano

Source : Congrès spécialiste