Le nombre d’actes de chirurgie bariatrique est en constante augmentation depuis une douzaine d’années. Dans 80 % des cas, cette chirurgie de l’obésité concerne des femmes, dont la moitié est en âge de procréer et on observe donc une augmentation de la prévalence des femmes enceintes après une chirurgie bariatrique.
Contraception pendant 12 à 18 mois
Les recommandations de la Haute Autorité de santé, qui datent de 2009, préconisent une contraception dès que la chirurgie bariatrique est programmée, puis pour une durée de 12 à 18 mois après le geste. Avant tout projet de grossesse, ou à défaut au tout début de la grossesse, une évaluation diététique et nutritionnelle est de mise. En cas de grossesse, notamment après chirurgie malabsorptive, il est recommandé de faire une supplémentation en fer, folates (dès le désir de grossesse), vitamine B 12, vitamine D et calcium. En cas de grossesse après la pose d’un anneau, le desserage de l’anneau doit être discuté. Au cours de la grossesse et en post-partum, un suivi nutritionnel au sein de l’équipe pluridisciplinaire est recommandé.
Carences, petit poids de naissance
L’obésité s’accompagne d’un risque accru de fausses couches précoces, de complications obstétricales, néonatales et pédiatriques (lire ci-dessus) et la chirurgie bariatrique a un impact positif sur certaines de ces complications. Elle permet notamment de réduire le risque de diabète gestationnel, de macrosomie fœtale ou encore d’obésité infantile.
En revanche son effet apparaît neutre ou est non démontré sur le risque d’HTA gravidique, de prééclampsie, d’hémorragie de la délivrance, de prématurité, de césarienne, de malformations et de mortalité périnatale. Et elle est délétère sur le risque de retard de croissance intra-utérin et de petit poids pour l’âge gestationnel. Elle expose aussi à des carences nutritionnelles qui doivent être corrigées dès avant la conception et tout au long de la grossesse.
Actuellement, environ 7 % des grossesses débutent dans l’année qui suit la chirurgie. Les données de la littérature sont rassurantes pour ces grossesses, mais les études prospectives font toutefois défaut. En pratique, il semble préférable d’attendre la réduction et la stabilisation du poids, et d’éviter une grossesse en pleine phase catabolique de perte pondérale massive.
D’après la présentation de la Dr Nathalie Ronci, CHU de Bordeaux
Article précédent
La place de l’aide médicale à la procréation
Ne pas surdiagnostiquer les adolescentes
Un risque multiplié par 20 pendant la grossesse
Un suivi nutritionnel renforcé en post-partum
Des recommandations françaises dépassées
Des grossesses à risque
Prévenir et traiter le plus rapidement possible
Des conséquences délétères pour la descendance
Vaccins, la femme enceinte aussi
La place de l’aide médicale à la procréation
L'effet plutôt positif de la chirurgie bariatrique
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature