L'objectif de la médecine physique et de réadaptation (MPR) est de prévenir ou de réduire au minimum les conséquences fonctionnelles physiques, psychologiques, sociales et économiques des déficiences et des incapacités liées aux accidents et aux maladies constitutionnelles ou acquises de la naissance à la fin de la vie. Au-delà de la récupération maximale, il est essentiel d’éviter les complications qui peuvent survenir tout au long de la vie avec un handicap ou une maladie chronique. La MPR suit une approche inclusive visant à donner aux personnes handicapées l’accès optimal à la société et la maîtrise des choix à part entière au-delà d’une simple assistance ou d’une compensation des déficiences.
Une variété de pathologies et de spécialistes impliqués
La MPR vise des maladies très variées, les plus fréquentes causes de handicap étant les atteintes ostéo-articulaires et du système nerveux. D’autres conditions beaucoup plus rares (grands brûlés, amputés du membre supérieur, myopathies et maladies génétiques rares, enfants polyhandicapés, affections systémiques comme la sclérodermie…) conduisent aussi à la mobilisation combinée de moyens techniques et de compétences humaines spécialisées, pas directement accessibles dans l’environnement hospitalier ou au domicile de la personne atteinte. Ces moyens seront secondairement relayés par la personne ayant acquis la maîtrise des risques, et si nécessaire par les aidants et thérapeutes de proximité.
Au carrefour des métiers des sciences de la réadaptation, la MPR s’inscrit dans un contexte pluridisciplinaire qui associe médecins et professionnels spécialisés de rééducation (kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthophonistes, orthoprothésistes…) et fait souvent appel à d’autres spécialistes selon les moyens nécessaires (ingénieurs, architectes et urbanistes, travailleurs sociaux, professionnels de l’éducation, ...). Si à l’origine les moyens physiques (mécaniques, électriques, thermiques, balnéothérapie…), la chirurgie fonctionnelle et les appareils tenaient une large place, les outils se sont aujourd’hui diversifiés et renforcés : rééducation cognitive, nouvelles technologies d’assistance et de rééducation, prothèses sensorielles, nouveaux médicaments de l’incontinence urinaire ou des troubles sexuels, techniques sophistiquées d’enregistrement et correction des mouvements et des fonctions posturales altérées. Grâce aux avancées scientifiques dans la compréhension des mécanismes (ostéo-articulaires, du cerveau, de la moelle épinière, de la réparation et de la protection tissulaire), de nouvelles perspectives apparaissent dans la réparation et la restauration fonctionnelle. Nous comprenons mieux aujourd’hui les mécanismes de reconstruction et de compensation après une lésion de notre organisme et demain nous maîtriserons mieux les moyens de la réparer, voire d’augmenter certaines fonctions pour permettre de restaurer de nouvelles capacités.
Au-delà de ces enjeux, la vie avec un handicap expose les personnes à des risques spécifiques dont la prévention est un enjeu crucial pour éviter des restrictions de participation et une dépendance accrue. L’allongement de la durée de vie, nos conditions actuelles d’environnement humain moins stables et l’isolement plus fréquent en cas de handicap, rendent davantage nécessaire la réduction des dégradations au long cours. Elle passe d’abord par une information et une maîtrise des risques par le patient et ses proches, mais dépend aussi de l’accès aux professionnels spécialisés de rééducation, notamment médecins de MPR qui connaissent ces complications et les moyens de les limiter.
Mieux vivre malgré la maladie et les limitations, accéder au meilleur des ressources et progrès thérapeutiques disponibles, réduire les risques et les surcoûts dans le respect des choix et des habitudes de vie personnels, tels sont les enjeux qui mobilisent le médecin MPR.
Président de la SOFMER
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