Jambes lourdes, douleurs…

Traiter tôt pour ralentir l’évolution de la maladie veineuse

Publié le 07/03/2013
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Crédit photo : S TOUBON

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Crédit photo : S TOUBON

L’ÉPIDÉMIOLOGIE de la maladie veineuse reste difficile à préciser, sa fréquence variant dans les enquêtes en fonction des critères pris en compte (présence de veinules ou varicosités, de symptômes sans varices, de troubles trophiques…). On estime toutefois que la maladie veineuse, y compris les troubles veineux fonctionnels, concernerait entre 25 % et 30 % de la population générale.

Il s’agit d’une affection à caractère familial indiscutable : le risque de maladie veineuse est de 45 % si un des parents est atteint et de 90 % lorsque les deux parents en souffrent.

Elle touche plus souvent les femmes, du fait d’une implication hormonale très nette : la maladie veineuse peut apparaître précocement, dès la puberté, et s’aggrave lors des grossesses, à partir du 4e mois. Elle est également favorisée par la station debout prolongée et, à un moindre degré, par la sédentarité, la surcharge pondérale et la constipation.

Les jambes des mères.

« Souvent, les jeunes filles consultent assez tôt, car elles sont inquiètes en voyant les jambes de leur mère, note le Dr Frédéric Vin. La consultation de dépistage, vers 18-22 ans, est l’occasion de prodiguer les conseils d’hygiène de vie et de prescrire des veinotoniques, qui restent efficaces, en particulier quand ils ont une activité anti-inflammatoires, voire le port de chaussettes de contention en cas de facteur favorisant professionnel ». Un nouveau bilan sera ensuite fait après la première grossesse. La distension veineuse gravidique régresse partiellement (pour 70 % environ) juste après la délivrance. Mais au fil des grossesses, les lésions veineuses séquellaires s’aggraveront progressivement. Une exploration écho-doppler est donc indispensable après une grossesse, à la recherche d’un reflux sur une veine saphène. « En effet, il ne faut pas laisser évoluer la maladie, le traitement, étant plus volontiers médical lorsqu’il est instauré précocement », insiste le Dr Vin.

Voyage en avion.

L’arsenal thérapeutique est dominé par les bas de contention, qui ont bénéficié de nombreux progrès en particulier sur le plan esthétique. Les bas doivent être renouvelés tous les trois à quatre mois s’ils sont portés quotidiennement. Leur port est systématiquement recommandé pour tout vol aérien de plus de cinq heures en cas de maladie veineuse, tout comme celui de bande de contention en postopératoire, voire en cas d’alitement chez tout porteur de varices.

Aux stades précoces, une sclérose à la mousse peut être proposée ; elle permet de stabiliser la maladie (dont le potentiel évolutif est évalué par l’écho-doppler) et donne de bons résultats esthétiques en cas de veinules et de réticulations. Dans les formes plus évoluées, le traitement devient chirurgical. Il fait désormais de plus en plus souvent appel à un geste endoveineux, qui présente l’avantage d’être réalisé en ambulatoire, de permettre une reprise plus rapide de l’activité professionnelle et d’être grevé de moins de complications. Il s’agit d’une maladie chronique : la récidive reste fréquente après chirurgie, de 30 à 50 % à cinq ans après stripping des saphènes, taux qui semble inférieur avec les techniques endoveineuses.

D’après un entretien avec le Dr Frédéric Vin, médecin vasculaire, Neuilly-sur-Seine.

 Dr ISABELLE HOPPENOT

Source : Le Quotidien du Médecin: 9224