À la conférence internationale sur le sida (Washington) sont présentés par Thimothy Henrich et Daniel Kuritzkes les cas de deux patients infectés par le VIH qui, huit mois après une greffe de moelle pratiquée pour une autre pathologie, ont vu leur virémie devenir indétectable alors que le virus était facilement détecté dans le plasma avant la greffe. Le recul est de deux ans pour un patient et de quatre pour l’autre. Certes, ces patients, suivis au Brigham and Women’s Hospital sont toujours sous traitement antirétroviral mais l’évolution de la virémie conduit à s’interroger sur d’apparents (ou éventuels) effets bénéfiques de la moelle greffée. Les chercheurs vont tâcher de voir si le virus, absent du plasma, est présent dans les tissus.
Ces observations rappellent l’histoire du « patient berlinois », dont l’histoire a été rapportée d’abord dans le « New England Journal of Medicine » le 12 février 2009 puis dans « Blood » le 2 décembre 2010. Ce patient suivi à Berlin, infecté par le VIH, nécessitait une greffe de moelle pour une leucémie aiguë myéloblastique. Alors, on avait délibérément choisi la moelle d’un patient présentant une mutation de résistance au VIH (mutation delta 32 homozygote de CCR5). Et, dans les suites, la virémie était devenue indétectable et le pool des CD4 s’était normalisé. Tout cela durablement.
Là s’arrête la comparaison avec les deux patients américains pour lesquels les donneurs de moelle n’ont pas été choisis de cette façon.
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