Bon an mal an, les métiers de santé toujours plébiscités

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Publié le 18/09/2020
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Sur Parcoursup, formations médicales et paramédicales font le plein

Sur Parcoursup, formations médicales et paramédicales font le plein
Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Les réformes passent mais les études de santé ont plus que jamais la cote auprès des bacheliers. Le nombre de vœux dans les différentes filières santé est à nouveau en hausse, selon les données du ministère de l'Enseignement supérieur.

La réforme du premier cycle visant à supprimer le concours de la PACES et le numerus clausus n'y est sans doute pas pour rien. Elle a débouché sur l'ouverture de nouveaux cursus – PASS et LAS – permettant d'accéder aux filières santé sélectives (médecine, pharmacie, odontologie et maïeutique), suscitant un intérêt supplémentaire de la part d'étudiants aux profils plus diversifiés ou qui hésitaient entre plusieurs projets.  

Sur Parcoursup, la nouveauté s'est traduite en chiffres. Cette année 8 % des bacheliers ont émis au moins un vœu en PASS ou/et en LAS. Avant la réforme, 4 % des bacheliers en moyenne inscrivaient un vœu en PACES. Pour 2020, les futurs étudiants avaient le choix entre 457 LAS et 227 PASS (contre 43 PACES auparavant).

Majoritairement des LAS scientifiques

Au total, pas moins de 396 068 vœux ont été formulés pour l'ensemble des PASS. Et du côté des licences classiques avec option accès santé (LAS), les filières scientifiques ont été appréciées, mais pas seulement. Ainsi, 40 623 vœux ont été validés pour la LAS sciences de la vie mais également 38 601 pour la psychologie et 31 273 en STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives). Les licences de sciences sociales et humaines avec option santé ont été moins prisées. Ainsi, 2 141 vœux ont été faits dans une LAS histoire, 1 209 en sociologie et 455 en histoire de l'art et archéologie. On trouve aussi des vœux en génie civil, sciences de l'homme, anthropologie et ethnologie ou en droit.

Dans la voie qui reste principale (parcours spécifique santé, PASS), la forte ressemblance avec l'ex-PACES n'a nullement découragé les candidats. À Nevers, sur les 30 places proposées, la fac a reçu 4 000 demandes... « Les listes d'attente sont plus longues car les étudiants ont déposé leurs candidatures dans plusieurs voies d'entrées au sein d'une université », commente Maxime Tournier, ex-responsable de l'ANEMF en charge de la PACES et des études supérieures.

Au-delà des filières contingentées (médecine, pharmacie, odontologie et maïeutique), les bacheliers ont plébiscité les diplômes d'état (DE) sanitaire et social, qui concentrent 6 % des vœux. Numéro un sur Parcoursup, la formation infirmière concentre à elle seule 612 000 vœux... 

Boom de la santé publique

Plus loin dans les études, au niveau master, la santé publique sucite un intérêt croissant en cette rentrée. C'est le cas de l'École des hautes études en santé publique (EHESP), à Rennes, qui assure la formation des futurs cadres supérieurs de la santé et du secteur social. Pour sa directrice des études, Alessia Lefébure, l'engouement est sans appel. « Le nombre de candidatures a augmenté de 52 % (dans le master santé publique) depuis 2017. Nous avons eu 600 candidatures pour 40 places. » Et d'ajouter : « Il y a quelques années, la santé publique était un champ méconnu, aujourd'hui ces formations ont le vent en poupe. Il est trop tôt pour mettre ce phénomène sur le compte du Covid, l'attractivité est plutôt liée aux besoins des étudiants d'avoir du sens dans leur métier. » L'école a annoncé ouvrir un nouveau parcours « gestion des situations sanitaires exceptionnelles et de crise », thématique en plein dans l'actualité. 

Sophie Martos

Source : Le Quotidien du médecin