La gynéco médicale mobilise autour de son avenir

Publié le 21/05/2021
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Tout faire pour ne pas revivre la disparition de la discipline. La gynécologie médicale met en avant ses acquis. Mais ses représentants voudraient davantage de postes aux ECN pour la pérenniser.

Crédit photo : GARO/PHANIE

Supprimé en 1986, le diplôme en gynécologie médicale réapparait en 2003, avec la création du diplôme d’études spécialisées (DES). « L’histoire de la défense de notre discipline fait que nous ne baissons jamais les bras », assure le Dr. Isabelle Héron, présidente de la Fédération Nationale des Collèges de Gynécologie Médicale (FNCGM). En octobre dernier, le Comité de défense de la Gynécologie médicale (CDGM), créé en 1997, a publié une pétition demandant plus de postes d’internes. Elle a recueillie près de 90 000 signatures. « Si en France le nombre de cancers du col de l'utérus a été divisé par 4 en 20 ans, et si les femmes sont seulement 6,7% à être privées d'utérus à 50 ans, contre 30 à 46% dans le reste de l'Europe, c'est grâce au suivi gynécologique qu'assurent les médecins spécialistes des femmes : les gynécologues médicaux », peut-on y lire. En 2020, 82 postes ont été ouverts aux ECN, contre 24 en 2010. Le CDGM en demandait 120 dès 2003.

« Pour pallier les inégalités territoriales criantes, il faut augmenter le nombre de postes de manière conséquente et retravailler le maillage territorial », argumente le Dr. Héron, plébiscitant la formalisation des réseaux en communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Le président du Syngof*, le Dr. Bertrand de Rochambeau, critique toutefois les lourdeurs administratives que demande ce type de coordination interprofessionnelle : « Je vois venir progressivement en ville la même bureaucratie qu’à l’hôpital public. Au lieu de mettre de l’argent dans la spécialité, face à la perte de soignants, les frais d’administration et les échelons intermédiaires augmentent ». Il dénonce aussi la force d'aspiration jouée par l’hôpital public, craignant que la plupart des nouveaux formés y restent. Un avis que le Dr. Héron ne partage pas entièrement : « Le fait que les étudiants acquièrent une expertise importante en service hospitalier n’est pas une menace. La plupart s’installent en libéral et c’est positif que les femmes PH deviennent formatrices à leur tour. »

* syndicat des gynécologues médicaux et obstétriciens, publics et privés

Gaëlle Caradec

Source : Le Quotidien du médecin