La CSMF veut revoir le mode de financement des syndicats de médecins 

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Publié le 16/01/2019
Jean-Paul Ortiz

Jean-Paul Ortiz
Crédit photo : Stéphane Lancelot

Gilets jaunes et médecins : même combat ? Mercredi, lors de ses vœux à la presse, le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a dressé un parallèle entre la crise de confiance des Français vis-à-vis des corps intermédiaires et celle des médecins envers leurs organisations représentatives.

Offensif, le patron de la CSMF s’en est pris à plusieurs reprises aux « énarques » qui dirigent le pays. Selon le Dr Ortiz, « la négligence voire le mépris affiché par les politiques responsables au plus haut niveau vis-à-vis des corps intermédiaires, et tout particulièrement des syndicats, l’absence de prise en compte de la parole syndicale par les énarques qui nous gouvernent, le dogmatisme, la surdité voire la corruption qui s’est installée chez certains politiques, ont fait le lit de ces expressions violentes extrêmes ».

Ne pas « négocier le pistolet sur la tempe »

Pour rétablir le rôle des syndicats et ainsi rendre la « confiance aux médecins vis-à-vis des institutions et de leurs organisations représentatives », le Dr Ortiz suggère de « déconnecter l’attribution des fonds conventionnels de la signature de la convention »

Jean-Paul Ortiz estime que les syndicats doivent « être accompagnés pour leurs travaux », sans toutefois devoir « négocier le pistolet sur la tempe pour obtenir ces fonds ». « Cela est malsain et entraîne des dérives dans les signatures de certains » assure-t-il. Ces fonds doivent selon lui profiter aux syndicats, dès lors qu’ils sont représentatifs.

La CSMF, comme le SML (Syndicat des médecins libéraux), avait fini par rejoindre la convention cet été, près de deux ans après les autres syndicats (MG France, FMF et Le Bloc). 

Une négociation « qui s’annonce difficile » sur les assistants médicaux

Alors que commence mercredi un marathon de négos, qui devront aboutir à la signature d'accords conventionnels sur le financement des assistants médicaux et le déploiement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS ), Jean-Paul Ortiz a affirmé que la CSMF ne « pourrait accepter un cadre obligatoire contraint ».

Concernant la négociation sur les assistants médicaux, qui doit débuter le 24 janvier, le président de la CSMF a indiqué qu’un assistant par médecin était nécessaire et s’est ému de l’exclusion du dispositif des médecins isolés ou de secteur 2. « C’est précisément lorsqu’un médecin est seul, isolé dans une zone sous-dense, surchargé de travail, qu’il a besoin d’un assistant médical pour pouvoir tout simplement continuer son lourd engagement vis-à-vis de la population du territoire concerné et ne pas tomber dans le burn-out, observe-t-il. Curieusement, ce médecin en serait exclu ! »

S'agissant de l'exclusion des médecins en secteur 2, le Dr Ortiz a taclé : « Voilà encore une vision bien dogmatique des choses, que nous pensions réservée à l'"ancien monde" ».


Source : lequotidiendumedecin.fr