La protection sociale des généralistes, priorité du Dr Yannick Schmitt, nouveau président de ReAGJIR

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Publié le 09/12/2017
Yannick Schmitt

Yannick Schmitt

On le sait déjà depuis plusieurs semaines, le Dr Sophie Augros, présidente du Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (ReAGJIR) depuis septembre 2016, s’est mise en retrait de ses fonctions pour se consacrer à sa mission ministérielle sur l'accès aux soins. Son « binôme » et vice-président, le Dr Yannick Shmitt, devait prendre sa place en conseil d’administration ce week-end.

Installé dans un cabinet de groupe à Lingolsheim dans la banlieue de Strasbourg depuis 3 ans, celui que certains collègues surnomment avec affection « le Grand hamster d’Alsace », exerce également dans deux structures d’hébergement pour adultes handicapés. « Le hamster est un animal en voie de disparition, j'espère que ce n’est pas le cas de Yannick, ce serait une perte pour la médecine générale ! », plaisante le Dr Augros.

Membre du bureau national de ReAGJIR depuis 2014 – il en était auparavant trésorier – l’engagement syndical du Dr Schmitt commence sur les bancs de la faculté de médecine de Strasbourg. Durant ses études, ce Lorrain d’origine était notamment responsable de l'Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg (AFGES), du Crous et de la FAGE. Pendant son internat à Brest, il fait une pause dans son engagement et effectue des remplacements chez SOS Médecins.

Dès son installation en 2014, le virus du syndicalisme le reprend. Le Dr Schmitt devient responsable d’AGJIR Alsace, branche locale de ReAGJIR, et débute une activité de maître de stage et enseignant en médecine générale à la faculté de Strasbourg. « Je pense qu’il est important que les jeunes généralistes se lancent dans l’enseignement », confie le généraliste.

Plus de protection sociale pour les jeunes médecins

Très attaché à l’amélioration de la protection sociale du généraliste, il compte faire de cette revendication le cheval de bataille de sa mandature. « Il y a deux questions essentielles à régler, nous confiait le Strasbourgeois à la veille de son élection. Tout d’abord l’affiliation du jeune médecin au régime d’assurance maladie des PAMC sans délai de carence » (NDLR Praticiens et auxiliaires médicaux conventionnés, régime auquel appartiennent les médecins installés conventionnés). Actuellement, les remplaçants doivent justifier d’un remplacement de 30 jours avant de pouvoir être affiliés à ce régime. « Cela pose un problème en cas de grossesse pour les remplaçantes par exemple », dénonce-t-il. Une cause qui tient à cœur ce jeune papa d'un bambin de trois mois.

Deuxième point urgent à régler selon le nouveau président, l'adhésion des jeunes médecins à la CARMF dès la sortie des études, sans avoir à attendre de passer sa thèse et d'être inscrit à l’Ordre. « En cas de pathologie antérieure à l’adhésion à la CARMF, les jeunes médecins peuvent être soumis à des délais de carence jusqu’à 6 ans. Par exemple un médecin qui déclare un diabète durant ses études aura un minimum de 2 ans de carence », ajoute le Dr Yannick Schmitt. Reste à savoir si les demandes des jeunes médecins sauront se faire entendre. Le Dr Sophie Augros n’a aucun doute là-dessus : « Yannick est quelqu’un de calme mais de déterminé. Il a une très bonne connaissance du système de santé. Sa vision de la médecine générale correspond parfaitement à celle de ReAGJIR. » Le généraliste alsacien a déjà posé sa patte lors du discours d'ouverture des 6e Rencontres de ReAGJIR à Avignon en transformant son allocution en sketch humoristique. « Le Grand hamster d'Alsace » est un animal plein d'idées.


Source : lequotidiendumedecin.fr