« Ce sont 40 ans de bonheur, de doutes, de grandes joies mais aussi de moments douloureux qui prennent fin. Merci à vous, et bon vent à tous ». Ce petit mot, écrit à la main, s’adresse aux patients du Dr Paul Vounatsos. À 69 ans, ce généraliste aveyronnais quittera son cabinet à la fin de l’année.
« J’aurais continué jusqu’à 80 ans, tant que je n’y allais pas en reculant, assure pourtant le praticien. Je me régale au boulot ». Mais la décision de la CPAM de l’Aveyron de mettre ses arrêts de travail sous tutelle aura eu raison de son engagement. La caisse reproche au Dr Vounatsos de prescrire trop d’arrêts de travail, d’une durée trop courte. Lui assure qu’ils sont tous justifiés : « il y a beaucoup de gens qui ont été harcelés ou victimes de gros accidents du travail. Je ne pouvais pas les faire reprendre ».
« Les arrêts qu’il prescrit sont largement justifiés », estime un patient de longue date, contacté par Le Généraliste. Quand il était collégien, le praticien refusait ses demandes de certificat de dispense pour les cours de sport, se souvient ce patient.
Il ne veut pas rencontrer la caisse
Convoqué par la CPAM, comme plusieurs de ses confrères d’Aveyron et du Tarn, le généraliste quasi septuagénaire est le seul à avoir refusé de rencontrer la caisse. « C’est juste un problème de statistiques. C’est n’importe quoi, c’est stalinien. J’ai assez donné pour ce métier », rétorque-t-il.
Pour le Dr Vanoutsos, il est donc hors de question de se soumettre à la CPAM : « Tous mes arrêts de travail vont être contrôlés. C’est impossible, je ne peux pas travailler comme ça ! Nous n’avons pas le même raisonnement ».
La CPAM, qui a cru au chantage dans un premier temps, a donné trois semaines à l’omnipraticien pour changer d’avis et la rencontrer. « Je ne me déplacerai pas pour eux, je ne le fais pas pour mes patients. Si j’avais fait une faute je me serais déplacé », insiste l’intéressé.
Le Dr Vounatsos raccrochera son stéthoscope le 31 décembre. S’ennuiera-t-il ? « Je ne m’ennuie jamais, je jouerai au bridge, je ferai du ski, je bricolerai… Je suis un MG heureux », conclut-il.
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