Des jeunes généralistes lancent un blog pour redorer l'image de la profession

Les médias déforment-ils l’image des médecins ? L’aperçu pessimiste de la profession qu’ils donnent ne représente en tout cas pas l’état d’esprit de la nouvelle génération. Et pour y remédier, les jeunes généralistes et remplaçants de Reagjir lancent ce lundi un blog sur lequel ses membres partageront « leurs expériences et leur amour du métier ». « Les jeunes ne se retrouvent pas dans l’image qu’on en donne », affirme Jacques-Olivier Dauberton. « Ils sont motivés à la sortie de l’internat et ont envie d’exercer la médecine en libéral, il faut juste leur donner les moyens », poursuit le président du syndicat des jeunes généralistes installés et remplaçants.

Les promotteurs de cette initiative expliquent qu'elle fait suite à quelques déconvenues avec des médias grand public. Désireux de faire des sujets sur les médecins, certains se sont adressés à Reagjir afin d’obtenir des contacts. « Mais ça allait trop bien chez ces médecins, les journalistes voulaient des trucs qui ne vont pas, des professionnels en difficulté dans leur exercice », regrette Jacques-Olivier Dauberton. D’où l’idée du président de Reagjir de livrer des « témoignages bruts, sans souhaits de communication ». À raison d’un texte tous les quinze jours, cette plateforme donne la parole à des généralistes qui « aiment leur métier et (…) le disent ».

Auteure de la première tranche de vie, Vanessa Fortané considère que « tous ces gens qui ne sont pas contents sont de très mauvais vendeurs de la médecine libérale ». Fraîchement installée dans le Nord, elle trouve excessives « ces grandes gueules qu’on entend et qui ne font que se plaindre, les patients, aussi, qui pensent que les médecins ne font rien »… Face à ce « manque de considération pesant », la présidente de l'antenne picarde de Reagjir fait part de son enthousiasme. Au sein d’une maison de santé, elle côtoie quatre confrères, des infirmières dont la présence lui plaît car lui permet de se recentrer sur des tâches médicales. « Travailler en équipe, le transfert de tâches ne me choquent pas », souligne-t-elle; et d'ajouter : « le médecin demi-dieu sur terre est un peu dépassé ».

Avec ce blog, Reagjir souhaite montrer le nouveau visage des généralistes. « Aujourd’hui, on ne sort pas de l’image du professionnel aux cheveux grisonnants, qui n’a pas de remplaçant » et que les patients peuvent appeler à toute heure, constate Jacques-Olivier Dauberton. Or, à ses yeux, les jeunes restent dévoués à leur patientèle mais organisent différemment leur temps de travail, sans que cela ne s’en ressente sur sa qualité. « On a besoin d’une nouvelle image, c’est moins vendeur mais c’est le quotidien de beaucoup de jeunes médecins », insiste-il, « on a besoin d’en parler pour inciter les jeunes à s’installer ». Et Vanessa Fortané d’espérer que de nouveaux reportages seront tournés comme celui qu’elle a récemment vu sur un jeune agriculteur, heureux dans son métier.

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