Déserts : les syndicats de médecins, séniors et jeunes, s'engagent pour « l'accès aux soins de tous »

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Publié le 02/02/2018
Déserts médicaux

Déserts médicaux
Crédit photo : BURGER/PHANIE

L'annonce est solennelle et symboliquement très forte. Quatre syndicats de médecins libéraux seniors (CSMF, FMF, MG France, SML) et les organisations d'étudiants (ANEMF), d'internes (ISNI et ISNAR-IMG) et de jeunes généralistes (REAGJIR et SNJMG) ont publié une importante déclaration commune ce vendredi 2 février dans laquelle ils s'engagent à « répondre au mieux à la demande de soins » sur l'ensemble du territoire. « De plus en plus de nos concitoyens se plaignent de difficultés d’accès aux soins, observent les structures professionnelles : manque de médecins généralistes et difficultés à trouver un médecin traitant, délais de rendez-vous trop longs chez un médecin spécialiste [...] Nous sommes conscients des problèmes que rencontrent les patients et décidons de nous engager dans une solidarité intergénérationnelle pour répondre au mieux à la demande de soins. »

L'appel de Buzyn à la « responsabilité »

Cette déclaration commune intervient quelques jours avant l'organisation, mardi 6 février de la première réunion du comité de pilotage du plan pour renforcer l'accès aux soins qui sera présidéé par Agnès Buzyn. Ces dernières semaines, la ministre de la Santé a défendu la liberté d'installation des médecins en refusant catégoriquement la mise en place du conventionnement sélectif réclamé par certains maires (APVF), parlementaires ou institutions (Cour des comptes, Conseil économique, social et environnemental). 

Pour autant la ministre de la Santé a reconnu lors de son intervention devant les internes que les mesures incitatives ne rencontraient pas le succès escompté. « Nous avons tous une responsabilité de mieux couvrir le territoire », a-t-elle insisté. 

Il y a quelques jours, le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), avait appelé les médecins à la « solidarité intergénérationnelle » pour faire face aux dix prochaines années de « pénurie médicale ».

Prêts à encourager les cabinets éphémères

Ce vendredi, les instances représentatives de tous les médecins réaffirment leur attachement à la liberté d'installation, « pilier de l'exercice libéral » et leur opposition au conventionnement sélectif.

Ils attendent cependant en contrepartie une action sur la formation avec le développement de la maîtrise de stage, des stages en zones sous denses (avec défraiement du transport, la mise à disposition de logements...), une amélioration de  la  protection  sociale  des  jeunes  médecins (indemnités  journalières  en  cas de maladie ou de maternité), des mesures pour faciliter l’exercice coordonné et les exercices  mixtes...

Ils se disent prêts à mettre en place des mesures innovantes (consultations avancées,  cabinets éphémères...) et souhaitent que le cumul emploi-retraite soit rendu plus attractif.


Source : lequotidiendumedecin.fr