« Soins et laïcité au quotidien »

Des fiches pratiques pour aider les praticiens

Publié le 03/06/2016
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Dr Jean Thévenot

Dr Jean Thévenot
Crédit photo : DR

Jean Thévenot (photo) est gynécologue-obstétricien dans une clinique toulousaine. À l’été 2012 un accouchement « assez violent » avec une patiente « voilée de la tête aux pieds » qui refusait qu’il s’occupe d’elle, le pousse à vouloir agir pour éviter ce genre de situation.

Président de l’Ordre départemental de Haute-Garonne, le médecin monte donc des groupes de travail avec des médecins, des représentants de cultes, l’ARS et le comité d’éthique régional pour constituer des fiches pratiques « Soins et laïcité au quotidien » qui ont été publiées en octobre 2015. « Il existe des ouvrages sur la question mais on voulait proposer quelque chose dans un format plus pratique pour les professionnels », note Jean Thévenot.

Même si elles sont donc nées d’un épisode malheureux vécu par un gynécologue, ces fiches s’adressent également aux généralistes. « Les médicaments casher et halal, les demandes de circoncision, le diagnostic prénatal, etc., ce sont des sujets qui intéressent les généralistes. La contraception aussi : certaines contraceptions agissent avant la fécondation, d’autres après ; donc elles induisent un avortement ultra-précoce, le stérilet par exemple. Il faut donc le savoir car cela peut choquer la croyance de certains patients », explique le Dr Thévenot.

30 sujets passés en revue

L’Ordre de Haute-Garonne propose donc des fiches sur 30 sujets, allant du « port de vêtements religieux ou traditionnels pendant les soins », jusqu’aux « contraceptions médicalisées » en passant par « la clause de conscience du médecin » ou la « pratique religieuse dans les lieux de soins ».

Ces fiches, d’abord distribuées en version papier à tous les professionnels du département, sont maintenant disponibles pour tous sur le site web de l’Ordre de Haute-Garonne.

« Quand on a commencé à parler de ses sujets il y a quelques années, ce n’était pas politiquement correct. Aujourd’hui parler de laïcité est plus facile et c’est très bien car c’est dans l’intérêt du patient », souligne le Dr Thévenot. Il prévoit d’actualiser et de compléter ces fiches en fonction des besoins qui se présenteront.


Source : lequotidiendumedecin.fr