La télémédecine, c’est déjà demain ! Les négociations conventionnelles sur le sujet, engagées à la mi-janvier, devraient aboutir à la signature d’un avenant conventionnel d’ici à 2019. Celui-ci devra définir les actes de télémédecine, déterminer leur rémunération et trouver le moyen de financer l’équipement des praticiens. Les choses se précisent, mais encore faut-il que ces derniers soient prêts. Ce qui ne semble pas être le cas pour l’instant. À la question posée sur legeneraliste.fr, « Êtes-vous prêt à vous équiper pour accompagner le virage de la télémédecine ? Et à quelles conditions ? », 63 % des 230 votants ont répondu par la négative.
Du temps et de l’argent
L’un des principaux motifs de rejet est le tarif des futurs actes réalisés à distance. Les syndicats tentent de négocier l’équivalent d’une consultation physique (voir ci-dessous). Un niveau loin d’être suffisant pour une grande partie des généralistes. Le Dr Sylvain G. répond par un proverbe anglophone : « 25 euros ! You pay peanuts, you get monkeys ! ». Autrement dit, ce n’est pas avec un acte à 25 euros que l’Assurance maladie motivera les praticiens à s’engager dans la télé-expertise ou la téléconsultation.
Pour beaucoup, le temps manque déjà pour assurer toutes les consultations physiques. Dès lors, à quoi bon s’équiper pour pratiquer la télémédecine ? Sauf à encore alourdir ses semaines de travail. « Je n’ai pas le temps d’intégrer des consultations de télémédecine dans mon exercice. Ou alors, pour répondre aux patients derrière leurs ordinateurs, je n’en reçois plus au cabinet ? », interroge le Dr Florence C.
Le Dr Claude L. attend d’en savoir plus. Accompagner le virage télémédecine, pourquoi pas, mais à condition que des aides au financement soient mises en place. « Doit-on payer des certificats avec les machines déjà assez chères, même en location ? Pour la téléconsultation, y aura-t-il des facilités en impôts, en assurance ou en aide de paiement pour ceux qui disposent de trésoreries fragiles ? », se demande-t-il. Bref, la télémédecine, ce n’est pas gagné.
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