Grogne : la grève des urgentistes va compliquer la PDS à la fin de l’année

Publié le 04/12/2014

Crédit photo : GARO/PHANIE

Il ne manquait plus que les urgentistes hospitaliers pour s’y mettre ! L'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) a appelé jeudi à une grève dans les services d'urgences hospitaliers à partir du 22 décembre. Un mouvement à caractère illimité, qui débutera donc la veille de la grève, à partir du 23 et du 24, dans les cabinets médicaux de libéraux. Les revendications de l’AMUF portent sur le temps de travail et la revalorisation des gardes. "Ce qu'on demande c'est que notre temps de travail soit limité à 48h, qu'entre 39 et 48 h il y ait une valorisation", précise Christophe Prudhomme. "La permanence des soins est un service public, il faut qu'il soit rémunéré pareil" pour tout le monde, ajoute ce porte-parole de l'Amuf, selon lequel les médecins universitaires sont par exemple payés 200 euros de plus que les praticiens hospitaliers par garde.

Ce mouvement risque évidemment de compliquer bigrement la donne de la PDS en fin d’année, alors que les quatre syndicats représentatifs de médecins libéraux ont appelé à la fermeture des cabinets pendant les vacances de Noël, du 23 au 31 décembre, mot d’ordre assorti récemment d’une grève des gardes. Les urgentistes pouvant être assignés, leur mobilisation ne devrait toutefois pas déstabiliser les hôpitaux. "Chez nous, c'est simple, la grève c'est porter un badge. Il y aura les mêmes effectifs. C'est un effet d'affichage pour les medias mais aussi pour les 18 millions de personnes qui passent aux urgences chaque année", explique Christian Prudhomme.

Pour autant, le positionnement de l’AMUF pourrait bien tendre des relations souvent fraiches entre urgentistes et généralistes... D’abord parce que les urgentistes hospitaliers se désolidarisent complètement des revendications des libéraux : "nous n'avons rien contre la loi santé", souligne Patrick Pelloux (photo), le président de l'AMUF pour lequel cet appel à la grève relève d'un "problème interne à l'hôpital". Ensuite, parce que leur mouvement pourrait, malgré tout, accroitre les réquisitions de médecins généralistes actuellement envisagées par le ministère de la santé : "On dit au gouvernement qu'il faut qu'il prenne ses responsabilités", explique le Dr Prudhomme, suggérant ainsi des réquisitions de médecins libéraux pour les gardes, pour éviter des dysfonctionnements à l'hôpital liés à un afflux supplémentaire de patients.

Le cabinet de la ministre de la Santé a précisé de son côté à l'AFP que les urgentistes seraient reçus "dans les prochains jours". Interrogée jeudi matin sur RTL, Marisol Touraine a indiqué que la discussionétait en cours avec les urgentistes sur la problématique de la pénibilité. Les praticiens hospitaliers ne relevant pas du droit privé ne peuvent en effer bénéficier du futur compte pénibilité qui entrera en vigueur au 1er janvier 2015. Comme d’ailleurs les médecins libéraux...


Source : lequotidiendumedecin.fr