Trente ans après les faits, le drame de l'hormone de croissance revient devant la justice: la cour d'appel de Paris examine depuis lundi la responsabilité civile de deux scientifiques dans ce scandale de santé publique. Après deux procès et une relaxe générale, personne n'ira plus en prison. Mais il reste une possibilité pour les familles des victimes de voir leurs souffrances reconnues, en obtenant des dommages et intérêts. La cour d'appel devra déterminer si le professeur Fernand Dray et l'ancienne pédiatre Élisabeth Mugnier ont commis une faute qui a pu conduire à infecter des centaines d'enfants. Le professeur Dray, 93 ans aujourd'hui et absent à l'audience pour raisons de santé, dirigeait le laboratoire Uria, rattaché à l'Institut Pasteur et chargé d'élaborer la poudre d'hypophyse. Elisabeth Mugnier (66 ans) assurait la collecte des hypophyses sur des cadavres.
Entre 1983 et 1985, 1.698 enfants en insuffisance hormonale ont été traités par injection à partir de prélèvements contaminés: 125 sont morts, d'autres risquent encore de tomber malades, le temps d'incubation dépassant les 30 ans. L'alerte n'est lancée qu'en 1991, avec une première plainte en France, alors que depuis des années déjà, le traitement à l'hormone de croissance extractive est interdit aux États-Unis et dans plusieurs pays européens. Lors des premiers procès (2008 et 2010) les débats avaient largement porté sur l'état des connaissances scientifiques à l'époque, pour conclure qu'on ne pouvait reprocher au professeur Dray de ne pas avoir eu "l'intuition d'un risque de contamination" qu'aucun professionnel n'avait alors prévu.
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