Les prisons, un vrai " nid " pour les maladies infectieuses

Publié le 17/07/2016
Prison

Prison
Crédit photo : GARO/PHANIE

Les prisons sont devenues des "incubateurs" pour le virus du sida, la tuberculose et l'hépatite, les détenus, plus souvent porteurs de ces maladies que le reste de la population, contribuant à les propager à l'extérieur. Telles sont les conclusions d'une série d'études, parue vendredi dans The Lancet, qui exhorte les gouvernements à agir.

La réponse des administrations est "lente et au coup par coup", dénonce ainsi Chris Beyrer, président de l'International AIDS Society : "La majorité des gouvernements continue à ignorer l'importance stratégique des soins en prison pour la santé publique."

Vacciner les détenus, délivrer des traitements antirétroviraux, améliorer les conditions d'hygiène, distribuer des aiguilles stériles aux toxicomanes, des préservatifs, mais aussi réfléchir au traitement pénal réservé à l'usage de drogue, sont autant de mesures importantes, rappellent aussi les auteurs, à la veille de l'ouverture à Durban de la 21e conférence internationale sur le sida.

Le facteur majeur de transmission de maladies infectieuses en prison demeure le partage des seringues entre détenus toxicomanes. Or le nombre de ceux-ci a crû, notamment en raison de la "guerre contre la drogue". "Jusqu'à la moitié des infections au VIH ces 15 prochaines années en Europe de l'Est proviendra de ce risque accru de contamination entre co-détenus qui s'injectent des drogues," affirme The Lancet, citant de récentes estimations, soulignant que "la détention pourrait être aussi responsable des trois quarts des nouvelles infections par la tuberculose affectant les toxicomanes".

Néanmoins, seuls 1 % des détenus qui en auraient besoin reçoivent des substances de substitution, poursuivent les auteurs de l'étude qui appellent à réformer les lois pénalisant l'usage de drogue, et à traiter plutôt qu'enfermer les toxicomanes non violents. "La manière la plus efficace de contrôler l'infection des prisonniers et, plus généralement, de la population est de réduire la détention massive de toxicomanes recourant aux injections", conclut M. Beyrer.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr