SOS Retraites appelle à la fermeture des cabinets le 3 février

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Publié le 11/10/2019
Conférence SOS Retraites

Conférence SOS Retraites
Crédit photo : Stéphane Lancelot

Après une première journée de mobilisation le 16 septembre pour lutter contre la réforme des retraites, le Collectif interprofessionnel SOS Retraites passe la seconde. Déplorant l’absence d’avancées et « l’obstination du gouvernement » à imposer un régime universel, l’organisation a lancé ce vendredi un appel à la grève pour le lundi 3 février.

« Nous n’avons reçu aucune garantie quant à la préservation de nos régimes autonomes, a souligné Christiane Féral-Schuhl, présidente du Conseil national des barreaux (CNB), à l'origine du collectif SOS retraites. Depuis le 16 septembre, la balle est dans le camp du gouvernement. Nous, professionnels de santé, du transport aérien et avocats, avons donc décidé de nous arrêter, ensemble, en même temps le 3 février. » Et l'avocate d’appuyer : « C’est historique, c’est grave »

« Un coup de semonce »

Anticipant les questions sur cette échéance plutôt lointaine, la présidente du CNB, a fait valoir que les professions regroupées au sein de SOS retraites devaient « s’organiser » en amont d’un mouvement d’une telle ampleur. « On n’arrête pas un bloc opératoire en une semaine. De même, pour les tournées des infirmières libérales, les consultations d’un médecin ou le décollage d’un avion », a-t-elle poursuivi.

Premier à s’exprimer après le propos introductif de l'avocate, le généraliste Jérôme Marty, président de l’UFML-S, a expliqué que la mobilisation du 3 février ne serait qu’un début. « C’est un coup de semonce, qui sera suivi de rendez-vous plus importants, beaucoup plus ciblés, a-t-il prévenu. Quand on tire un coup de semonce : on le fait devant le bateau, pour l’arrêter. Le coup suivant on tirera dedans ».

Le Dr Corinne Le Sauder, vice-présidente de la FMF, a de son côté réclamé une nouvelle fois des projections du niveau de pension des médecins si la réforme était adoptée. « Quand il y a un flou, il y a un loup », a-t-elle lancé. Dans un entretien donné au Généraliste, le Haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye avait annoncé que celles-ci arriveraient « avant la fin de l'année ».

« Une réforme improbable et impossible »

Au cours de cette interview, Jean-Paul Delevoye avait également expliqué que les avocats, comme les médecins, « faisaient des simulations sans avoir tous les critères ».

« Si les avocats ne savent plus lire un rapport, si les médecins sont incapables d’établir un diagnostic, si les pilotes de ligne ne savent plus dessiner une trajectoire (...) alors oui, il est urgent d’en finir avec nos professions », a rétorqué vendredi Christiane Féral-Schuhl.

Lui demandant d'arrêter de vouloir imposer une « réforme improbable et impossible » pour les professions libérales, la présidente du CNB a ensuite placé le gouvernement face à ses responsabilités. « Le 3 février, le gouvernement devra assumer l’arrêt du droit, des soins et du transport aérien dans ce pays », a-t-elle conclu.


Source : lequotidiendumedecin.fr