Urgences : les URPS médecins libéraux s'opposent à un numéro unique « coûteux et générateur de risques »

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Publié le 11/06/2018
Régulation

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Crédit photo : BURGER/PHANIE

La prise de position intervient tardivement mais a une forte valeur symbolique. La Conférence nationale qui regroupe les "Unions régionales des médecins libéraux" s'est prononcée vendredi contre la mesure phare du rapport du député de Charente Thomas Mesnier (LREM) sur les soins non programmés.

L'instance, qui représente les médecins libéraux élus dans les URPS, toutes étiquettes syndicales confondues, s'oppose de « manière unanime et catégorique à la préconisation de création d'un numéro d'appel unique de santé ». Elle estime qu'un tel dispositif serait « coûteux, et générateur de risques » et que le remède serait pire que le mal si la population est incitée à appeler avant de se rendre aux urgences hospitalières. « Un numéro unique sur lequel convergerait l'ensemble des appels, conduirait immanquablement à reproduire et à amplifier la situation que connaissent aujourd'hui les urgences », argumente la conférence présidée par le Dr Philippe Boutin (CSMF), généraliste à Poitiers. 

Non à la suppression des numéros spécifiques à la PDSA

La création d'un numéro unique, débattue depuis plusieurs semaines, nécessiterait par ailleurs l'affectation au Centre 15 « de moyens humains et matériels considérables, qui ne cesseront de croître de façon exponentielle », ajoute la Conférence des URPS médecins libéraux, qui vivrait comme une « régression » la suppression des « numéros spécifiques à la PDSA qui existent dans 32 départements à ce jour ». 

Afin que le centre 15 reste accessible pour prendre en charge les réelles urgences vitales, les médecins libéraux demandent l'élargissement aux « soins non programmés », du numéro national de PDSA, le 116 117, prévu dans la loi de santé.

« Ce numéro 116 117 doit être considéré comme complémentaire à un numéro d'urgence ; ce dernier étant expressément réservé aux cas graves et aux urgences vitales », conclut la conférence des URPS médecins libéraux.

Cette prise de position intervient avant qu'Agnès Buzyn ne s'exprime, jeudi à Paris, au congrès de la Société française de médecine d'urgence (SFMU). La ministre de la Santé attend un rapport sur les numéros d'urgence unique ou différents mis en place en Europe avant de se prononcer. Il y a quelques jours, elle avait appelé à ne pas aller « trop vite en besogne » 


Source : lequotidiendumedecin.fr