Un maire d’une commune de 700 habitants des Hautes-Pyrénées a exprimé son courroux dans la presse car il s’est vu dépossédé de son bien le plus cher pour sa commune : son médecin généraliste. En fait, cet édile avait investi une somme rondelette pour obtenir cette denrée rare. Il n’avait pas hésité à recourir à une société privée pour trouver le praticien « adéquat ».
Malheureusement, au bout de quelques semaines, la généraliste roumaine (qui a été prise dans les filets de l’agence privée) consciente de la difficulté de vivre convenablement, malgré les promesses du maire, a décidé de mettre les voiles pour s’installer dans une commune du Gers (à 40 km de la première installation). Cette histoire nous amène à nous poser certaines questions :
- Pourquoi vouloir un médecin dans une zone qui n’est pas nécessairement déficitaire (l’ARS a refusé de donner les subventions qu’elle accorde dans cette situation) ?
- A-t-on consulté les confrères aux alentours pour leur demander les besoins nécessaires ?
- Comment un maire peut financer un tel projet sans consulter ses administrés (qui ne se sont pas d’ailleurs, selon notre consœur, déplacés pour la consulter) ?
Cette situation aussi cocasse soit-elle doit nous amener à revoir notre position vis-à-vis du « repeuplement » des déserts médicaux. Il est inconcevable de permettre à des sociétés de proposer à des tarifs d’usuriers des médecins à des édiles en quête de notoriété. Il serait plus raisonnable de trouver des solutions avec les différents acteurs de terrains ; les seuls pouvant donner un avis sur une situation qu’ils connaissent parfaitement.
Malheureusement, on oublie toujours que le pivot du succès lors de cette recherche, c’est le généraliste et non le politique.
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