Agence du médicament : rendre à César ce qui revient à César

Publié le 03/02/2011
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PARIS

PR CLAUDE HURIET, SÉNATEUR HONORAIRE

Je connais de longue date Didier Tabuteau, ayant beaucoup travaillé avec lui, dans nos fonctions et nos responsabilités respectives, et je doute qu’il se considère comme « le créateur de l’agence du médicament », même s’il en a suivi les différentes étapes auxquelles il a apporté une incontestable contribution. (Quotidien du Médecin du 19 janvier).

En 1993, le texte initial du projet de loi était relatif à la sécurité en matière de transfusion sanguine et de médicament. En ce qui concernait le médicament, était proposée la création d’une agence dans les attributions était doubles : sécurité et économie du médicament.

La commission des affaires sociales du Sénat, dont j’étais le rapporteur, a considéré que, confier ces deux missions qui pouvaient être contradictoires, à une même structure était source de confusion et de conflit. Elle a proposé au Sénat, qui l’a adopté, un amendement confiant à la future agence l’évaluation, l’efficacité et la sécurité du médicament, à l’exclusion de toute considération économique ou financière.

En commission mixte paritaire, pour des raisons politiques, le texte du Sénat devait être rejeté. Mais sur intervention du président - socialiste - de la commission de l’Assemblée nationale, Jean-Michel Bélorgey, avec l’accord du rapporteur Alain Calmat, le bien-fondé des arguments du Sénat a été reconnu et l’amendement adopté. Suite à cette CMP « historique », le texte a été finalement adopté par les deux assemblées, au grand dam du gouvernement qui, bien qu’ayant précédemment déclaré l’urgence, n’a pas présenté le texte au Parlement en deuxième lecture !

Ce n’est qu’un an plus tard que Bernard Kouchner, ministre de la santé, ayant Didier Tabuteau comme directeur de cabinet, a déposé un nouveau projet de loi dans lequel fut repris le texte adopté précédemment par le Parlement.

Ainsi est née l’Agence du médicament qui, en 1998, a constitué le noyau dur » de l’AFSSAPS dans le cadre de la loi relative à la sécurité sanitaire du 1er juillet 1998, issue d’une proposition de loi sénatoriale.

Tout cet ensemble législatif a donc été construit dans un contexte le plus souvent consensuel et il est normal de rendre à César ce qui revient à César et au Sénat ce qui lui revient.

Ne pas défendre l’indéfendable

BONDY (93)

DR ALAIN MICHELET

Je suis abasourdi par « la vive protestation de la CSMF » suite au "testing" (enquête menée avec de faux patients. N.D.L.R.) de l’UFC Que Choisir. Je pense qu’il ne faut pas chercher à défendre ce qui est indéfendable. On sait très bien que beaucoup de médecins prescrivent encore actuellement des antibiotiques sans raison. Dans le "testing" de Que Choisir, le patient n’avait manifestement pas d’angine,

un examen local aurait suffi à le voir et une simple prescription locale (mais non remboursée, ce qui est peut-être mal vécu par le patient) aurait été suffisante.

Concernant l’ordonnancier bi-zone, il me semble que ce ne devrait pas être au médecin de répartir les médicaments entre les deux zones mais à la sécu, en fonction de la (ou des) pathologie(s) prise(s) en charge à 100%. A chaque pathologie ALD correspondrait une liste de médicaments associés et pris en charge à 100%. Cette liste pourrait être diffusée à tous les pharmaciens, qui délivreraient tel ou tel médicament avec ou sans prise en charge totale.

Les politiques ont ruiné la médecine

SAINT-GRATIEN (95)

DR FRANCINE LOUE

Ca sert à quoi de dépenser des milliards d’euros pour un tramway, de ruiner pendant des années un centre-ville au profit du"i commerce" et des grandes surfaces, alors que la moindre route secondaire ou non est devenue un piège mortel avec ses nids de poule !

Cela sert à quoi de donner des primes pour l’emploi, de diminuer les charges, de faire des formations coûteuses pendant que les hôpitaux sous-traitent les activités professionnelles ?

Ainsi le directeur de l’hôpital de Calais travaille avec une société délocalisée au Maroc pour éditer les comptes rendus médicaux, la reconnaissance vocale lui semblait trop compliquée à mettre en place…

Quant à l’hôpital de St Amand-Montrond (18), privé de radiologue, il externalise l’interprétation des examens radiologiques à Monaco !

Les politiques ont ruiné la médecine en manquant de courage pour abolir les 35 heures notamment à l’hôpital et maintenant, on parle de faire pratiquer les échographies par le manipulateur ; mais qui sera responsable ? Le Conseil national de l’Ordre se penche sur le problème…

Pendant ce temps, les fermetures de services vont bon train… Les derniers en date : le service de cardiologie de l’hôpital de Mantes (29 octobre dernier) et, bientôt, celui de l’hôpital Henri Mondor de Créteil si prestigieux. Mais ce doit être le fruit du hasard…

TOULOUSE

DR PATRICK LOEB

Désarroi

Les pédiatres ont commencé à montrer leur désarroi ; les pédopsychiatres ne sont pas des pédiatres et sont souvent des oubliés parmi les psychiatres. Ils restent peu représentés, malgré leur présence presque insolente dans tous les esprits : ils sont en effet convoqués (dans l’imagination des gens) pour résoudre une grande partie des maux dont souffrent nos sociétés - mais ils restent sans moyens suffisants, sinon réservés aux initiatives de quelques grands noms médiatisés.

Dans le monde libéral, on peine beaucoup, en attente de la revalorisation des spécialités cliniques (depuis combien de temps ! ? !) et dans l’attente aussi de la prise en compte d’une situation de consultation particulièrement complexe, et très spécifique. Je m’étais vu reproché, au printemps 2010, un usage considéré comme abusif du DE et j’avais reçu un « avertissement pour non-respect de la Convention ». Je suis simplement "rentré dans le rang"bien que je pensasse appliquer correctement ladite convention. J’avais alors rédigé un courrier à la CPAM, argumentant mon point de vue et sollicitant une rencontre. Ma demande est restée sans suite, comme de juste…

Sinon un très peu surprenant : « nous prenons bonne note de votre engagement à respecter la Convention ». Je juge ce courrier instructif et toujours actuel.

De quoi rougir de confusion...

PARIS

PR JEAN JACQUES ROUSSET

Dans le numéro 8893 du Quotidien, (numéro du 26 janvier) on lit "une horreur" dont vous n’êtes qu’à moitié responsables : une belle faute d’orthographe que l’on retrouve d’ailleurs dans le Petit Larousse.

En effet, vous écrivez éreutophobie alors que le Quillet écrit éreuthophobie. Le mot est directement construit sur le mot grec "to ereuthos", la rougeur du visage. Vous vous devez d’avertir nos collègues afin qu’ils n’impriment pas un barbarisme. On voit déjà par ailleurs l’épouvantable oxyologie au lieu d’oxylogie. Assez d’horreurs. Corrigez, corrigez.

Vous vous devez de défendre la langue française comme le groupe Clair-Dire, que je préside, essaie de le faire dans le cadre de l’association Défense de la Langue Française.

Nous n’allons pas fomenter une révolution pour cela, mais lutter contre les erreurs est un devoir y compris la lutte contre les erreurs du Larousse. Je croyais qu’il fallait avoir une bonne formation, littéraire pour s’occuper d’un dictionnaire...Errare humanum est !


Source : Le Quotidien du Médecin: 8899