Dans un récent « Portrait des professions de santé », la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES, ministère) s'intéresse aux « zones de vigilance » en matière d'accès aux soins de médecine générale. L'exercice, délicat, consiste à identifier les zones les plus fragiles à très court terme au regard de la densité médicale mais surtout de la proportion de médecins âgés, et donc des départs à la retraite prévisibles (l'âge moyen de départ des médecins généralistes libéraux étant de 65,5 ans).
Sur ces bases, les ex-régions Basse-Normandie, la Bourgogne, le Centre, Champagne-Ardenne et la Picardie) seraient particulièrement susceptibles d'être touchées par les prochains départs massifs à la retraite de généralistes libéraux, avec environ un tiers de la population régionale sous le seuil de vigilance à cinq ans. Paradoxe : l'Ile-de-France serait aussi très menacée. « En cas de non-compensation des départs en retraite, c'est ainsi un Francilien sur quatre qui se retrouverait sous le seuil de vigilance dans cinq ans », peut-on lire.
Si leurs situations sont hétérogènes, tous les DOM (hormis la Réunion) ont en commun une part élevée de la population en zone de vigilance actuelle ou à venir. À l’inverse, les régions Nord-Pas-de-Calais et Provence-Alpes-Côte d'Azur ne seraient que très peu touchées par les départs programmés.
Entre 2015 et 2021, la baisse globale du nombre de généralistes libéraux devrait atteindre 4 % (et se prolonger jusqu'en 2025), les praticiens à diplôme étranger nouvellement installés venant surtout renforcer les effectifs de médecins spécialistes, prévient la DREES. En parallèle, les effectifs de généralistes salariés exclusifs devraient poursuivre leur croissance dans les prochaines années.
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