Claude Bronner (UNML) : « Le bilan est négatif »

Publié le 14/09/2010
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Crédit photo : S TOUBON

LE QUOTIDIEN – À l’heure des comptes, estimez-vous que les unions régionales de médecins libéraux ont rempli leurs missions au service de la profession ?

Dr CLAUDE BRONNER – Clairement non, les unions n’ont pas utilisé les cotisations des médecins comme elles auraient dû. Elles auraient pu faire beaucoup mieux ! En tant que président de l’UNML, je suis désespéré que les divers représentants et courants de la profession n’aient pas été capables de se retrouver au sein du même organisme national fédérateur pour coordonner les priorités, la stratégie et les décisions. On a deux structures (UNML et CMP) qui se regardent en chien de faïence. Tout le monde est responsable de cette division préjudiciable. À l’UNML, l’ex-président de MG-France, Martial Olivier-Koehret, était très opposé à tout rapprochement. Ensuite, vu la proximité des élections, il était trop tard. Cela ne s’est pas fait, j’espère que ça changera.

Le bilan des URML est-il si calamiteux ? Y a-t-il des motifs de satisfaction ?

On ne peut pas dire que les unions n’aient rien fait. Elles ont fait du bon travail en matière de communication entre médecins, ont contribué à équiper les praticiens de messageries médicales sécurisées, ont rédigé des annuaires... Elles ont parfois élaboré des outils de défense pratiques des médecins. À l’UNML par exemple, on a fait un guide du médecin réquisitionné, certaines unions ont travaillé sur l’amélioration des procédures de l’État et des caisses. Elles ont fourni des études et des travaux utiles sur des sujets de santé publique, l’évaluation des besoins locaux, l’installation. Pour autant, le bilan global est négatif. Elle n’ont pas eu de poids réel face aux tutelles. Et sur la transmission des données de santé, il y a eu un éparpillement des projets regrettable et même insupportable. On ne peut pas continuer comme ça.

Les rivalités syndicales nationales ont-elles empêché les unions de travailler sereinement ?

En réalité, au niveau local, les médecins sont assez pragmatiques, ils partagent les mêmes soucis, et finissent la plupart du temps à travailler ensemble tant bien que mal. Les projets avancent plus ou moins vite. Dans chaque région, les cotisants exerceront leur droit d’inventaire ; mais je crains qu’il y ait un certain nombre d’abstentionnistes à cause du bilan pas assez concret et visible des unions.

Que faut-il changer ? Quelles doivent être les priorités des nouvelles URPS ?

La priorité, c’est la communication simple et efficace entre les professionnels de santé. Les unions doivent devenir l’interface incontournable pour tous les libéraux de santé. Avant de parler du DMP, il faut que la profession, à travers les unions, organisent et gèrent leur système de messagerie.

Ensuite, les nouvelles URPS auront une fonction de représentation régionale des libéraux de santé très importante puisqu’il faudra dialoguer et contractualiser pied à pied avec les ARS. Il faudra des représentants pugnaces !

Co-leader du syndicat Union Généraliste (FMF), le Dr Bronner siège à l’URML d’Alsace.

 PROPOS RECUEILLIS PAR CYRILLE DUPUIS

Source : Le Quotidien du Médecin: 8814