La CSMF exige du concret avant le 20 mars

Publié le 03/03/2011
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Crédit photo : S TOUBON

La CONFÉDÉRATION des syndicats médicaux français (CSMF) a-t-elle senti une inflexion dans la politique gouvernementale vis-à-vis des médecins libéraux, ces dernières semaines ? S’estimant victime d’une course de lenteur entre le gouvernement et de l’assurance-maladie, l’organisation a en tout cas décidé de réagir. Elle menace de lancer une action nationale forte à lors de sa prochaine assemblée générale programmée le 20 mars. « Depuis les résultats des élections professionnelles d’octobre 2010, rien ne s’est passé, attaque le Dr Michel Chassang. Une nouvelle équipe s’est mise en place au ministère de la Santé, il y a eu une succession d’annonces qui témoignaient de la volonté d’aller dans le bon sens mais 100 jours plus tard, rien ne s’est traduit dans les faits. » Le président de la CSMF énumère les raisons de mécontentement. La loi Bachelot n’est toujours pas « nettoyée » des mesures coercitives et a été victime, lors de l’examen de la proposition de loi Fourcade, d’un « tir de barrage de certains parlementaires centristes et de l’opposition » qui menacent de les aggraver. Les négociations conventionnelles sont au point mort depuis juillet 2009 et l’assurance-maladie ne semble pas disposer à se remettre autour de la table de sitôt. « Le directeur de l’UNCAM prétexte qu’il n’est pas en mesure d’ouvrir la négociation tant que son conseil ne lui aura pas délivré de mandat, et que celui-ci ne se réunira pas avant le 20 avril, affirme Michel Chassang. Ce statu quo est une situation de confort avec des économies faites sur le dos des spécialités cliniques dont la médecine générale. »

Les conclusions du rapport Hubert sur la médecine de proximité, les annonces de Nicolas Sarkozy en décembre dans un cabinet médical d’Orbec et la réunion de concertation sont loin. La CSMF dresse un bilan sans appel de l’action du gouvernement. « Lors de la concertation au ministre du 6 janvier, on nous annonçait de nombreuses réunions sur la démographie, le secteur optionnel, la reprise des négociations conventionnelles, la simplification administrative, la loi Fourcade… Concrètement aujourd’hui nous n’avons rien. »

La CSMF se dit également très sensible aux agressions qui se sont multipliées ces dernières semaines dans les cabinets médicaux. « Nous avons eu deux rendez-vous en décembre et en janvier au ministère de l’Intérieur sur ce sujet qui nécessite une réponse énergique, explique Michel Chassang. Nous avons demandé la mise en place d’un numéro d’appel d’urgence pour les médecins libéraux et l’extension du protocole existant entre les établissements hospitaliers et la police aux cabinets libéraux. Qu’avons-nous eu ? Rien. » Le président de la CSMF devait dîner avec le ministre de la Santé mardi soir. Les sujets de discussion n’ont pas dû manquer.

 CH. G.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8916