Les patients à l’heure d’internet

Le médecin, principale source d’information en santé

Publié le 05/05/2010
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Crédit photo : S Toubon

QUAND ILS cherchent des informations sur leur santé ou sur une pathologie, les Français ont massivement recours à leur médecin à 89 %, loin devant internet (64 %), leur pharmacien (63 %), les émissions de santé à la télévision (55 %), les magazines santé ou les livres spécialisés (33 %), ou la radio (32 %). Ces mêmes sondés ne sont que 17 % à juger qu’internet est le moyen le plus fiable de trouver ces informations.

Les résultats de ce sondage, commandé par le CNOM à l’institut IPSOS, mettent en lumière un certain nombre d’habitudes des Français en quête d’informations sur leur santé, ou celle de leurs proches. Quand ils cherchent des informations médicales sur internet, c’est pour s’informer sur une maladie (53 %), par simple curiosité (37 %), pour mieux comprendre le diagnostic du médecin (23 %), ou encore pour vérifier l’exactitude du diagnostic (9 %). Par ailleurs, parmi les Français qui consultent régulièrement internet, 12 % savent que certains sites sont certifiés HON (Health on the net, ou la Santé sur le net, une organisation non gouvernementale [ONG] accréditée par le Conseil économique et social des Nations Unies), et ne consultent que ceux-là; 16 % le savent aussi mais consultent également les autres sites, et 71 % ne le savent pas.

Enfin, parmi ces mêmes Français, une très large majorité estime qu’avec cette possibilité de chercher des informations médicales sur internet, leur relation avec leur praticien est restée tout autant constructive, franche et harmonieuse qu’auparavant. Un bon tiers estime même que leurs relations avec leur médecin se sont améliorées.

La publication de ce sondage a été l’occasion pour l’Ordre de donner la parole à des acteurs du net en matière de santé. Pour Valérie Brouchoud, présidente du site doctissimo.fr, les principales pathologies pour lesquelles les Français consultent internet sont la dysfonction érectile, l’incontinence et la dépression. Pour elle, « l’accès à l’information médicale sur internet, ainsi que les forums sur lesquels les Français échangent sur ces mêmes sujets, ont fait tomber des tabous et des inhibitions ». Selon Valérie Brouchoud, voyant qu’ils ne sont pas seuls à souffrir de ces problèmes, les patients hésiteraient nettement moins qu’avant à les aborder avec leur médecin.

Reste la question de la fiabilité de ces sites qui fleurissent sur le net. La loi de 2004 a confié à la Haute autorité de Santé (HAS) la charge de certifier les sites d’information en santé pour le grand public. Dans la pratique, la HAS a confié cette tâche à la fondation HON. Pour Célia Boyer, directrice exécutive de HON, « il est souvent difficile de savoir qui sont les auteurs des articles mis en ligne, ainsi que leurs qualifications. Les articles ne sont pas toujours datés, ce qui pose la question de leur obsolescence, et la séparation entre le rédactionnel et le publi-rédactionnel n’est pas toujours très claire ». À ce jour, HON a certifié pour le compte de la HAS un peu plus de 900 sites français d’information en santé sur les 1 600 existants.

 HENRI DE SAINT ROMAN

Source : Le Quotidien du Médecin: 8765