Le SML veut un plan Marshall pour la réinstallation en ville

Publié le 03/03/2011
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INQUIET de l’évolution de la médecine libérale en France depuis quelques années, le Syndicat des médecins libéraux (SML) appelle à un sursaut collectif. « Depuis 3 à 4 ans, les politiques ont cherché à supprimer la médecine libérale, clame le président du syndicat, le Dr Christian Jeambrun. Nous assistons au transfert de la médecine libérale au capital, à des groupes privés comme Capio, la Générale de Santé ou Mederic et Korian dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), dans les centres de réadaptation et bientôt dans les maisons de santé. On assiste à la mise en place d’un Sodexo de la Santé. »

L’absence de négociation conventionnelle, la non-revalorisation des actes depuis plusieurs années ou l’obligation de la télétransmission sont autant de mauvais signaux envoyés aux médecins libéraux. Le retour au ministère de la Santé de Xavier Bertrand et l’arrivée de Jean Castex à l’Élysée sont pourtant de nature à redonner espoir au président du SML. « Il y a de la concertation, il y a de l’écoute, il faut maintenant des solutions », déclare le Dr Jeambrun. Le SML appelle à la reprise immédiate des négociations conventionnelles et réclame « un plan Marshall pour la réinstallation en libéral ». Opposé au contrats-types pour les professionnels de santé libéraux exerçant en EHPAD tels qu’ils sont actuellement rédigés, le syndicat souhaite une négociation avec les grands groupes de propriétaires. Le retour à une formation médicale continue confiée à la profession et l’abandon de toute coercition sont également réclamés par le SML tout comme « le respect des 15 000 médecins à exercice particulier (MEP), la mobilisation des médecins seniors et l’écoute de la voix des femmes ».

Le syndicat a chargé l’un de ses membres, le Dr Charles-Henry Guez, médecin généraliste à Sainte-Foy-Lès-Lyon, d’une mission sur la médecine générale. Une dizaine d’hommes et de femmes seront tenus de plancher sur l’avenir du métier et de confier en mai au syndicat une feuille de route pour les futures négociations conventionnelles. « Le SML jugera fin mars s’il doit y croire pour la mi-2012, prévient le Dr Jeambrun. Nous avons prévu une assemblée générale en avril. Nous verrons quelles mesures prendre pour sauver notre profession et si nous aurons besoin d’en appeler aux patients. »

 CH.G.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8916