Les unions, des laboratoires d’idées tout-terrain

Publié le 05/10/2015
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Sur le papier, le périmètre des missions légales des URPS est déjà très large. Elles participent à la préparation et à la mise en œuvre du projet régional de santé ; à l’analyse des besoins de santé et de l’offre de soins ; à l’organisation de l’exercice professionnel ; à des actions dans le domaine des soins, de la prévention, de la veille sanitaire et de l’éducation thérapeutique ; au déploiement et à l’utilisation des systèmes de communication et d’information partagés ; ou encore à la mise en œuvre du DPC !

Au-delà des innombrables enquêtes et études menées par ces structures, des partenariats noués en région et du travail des élus en commission thématique (cancer, e-santé, exercice coopératif, ETP, permanence des soins, santé/environnement, conditions d’exercice...), les URPS se sont illustrées par leurs initiatives originales en tous genres. Petit florilège.

Lancée en 2013 par l’URPS d’Ile-de-France, la carte de coordination des soins au format d’une carte Vitale, remise par le patient aux équipes soignantes, énumère les coordonnées des professionnels de santé intervenant dans le parcours de soins de son détenteur (en priorité des patients âgés ou en ALD). Plusieurs URPS, comme la Franche-Comté, l’Auvergne, le Nord-Pas-de-Calais ou la Bretagne ont repris l’idée.

Toujours dans la région francilienne, l’URPS a participé à une expérience innovante de maison de santé coopérative à Clichy-sous-Bois. Cette forme juridique (SCIC) permet à la municipalité et aux collectivités territoriales d’entrer dans le tour de table.

En Bourgogne, l’URPS s’est attaquée au dépistage de la rétinopathie diabétique. Une consultation itinérante confiée à un orthoptiste (dans le cadre d’un protocole de coopération) sillonne la région dans une fourgonnette équipée. En six ans, 7 681 patients ont été auscultés.

Les incivilités ont beaucoup mobilisé les élus. Les URPS de Franche-Comté (2013) et de Bourgogne (2015) ont conçu, imprimé et diffusé dans les cabinets médicaux une charte sur les droits et devoirs des patients. Un des objectifs est de diminuer les « lapins », ces rendez-vous non honorés par les patients qui perturbent l’agenda des médecins.

L’insécurité est un autre défi. L’URPS de Languedoc-Roussillon, en partenariat avec la police, a développé en ce sens une appli pour smartphone. Baptisée Cormedal, elle permet d’envoyer en un clic un message d’alerte aux forces de police. En même temps que le message, ces dernières verront s’afficher les coordonnées du praticien.

À destination des médecins surmenés ou en souffrance, l’URPS du Centre a mis en place des ateliers de prévention de l’épuisement professionnel dans chaque département de la région. Animées conjointement par un médecin spécialiste des risques psychosociaux et par un psychiatre, elles permettent de repérer les signaux d’alerte et de trouver des solutions.

La mise aux normes est le dossier le plus chaud du moment. L’URPS « médecins » Aquitaine a signé une convention avec Bureau Veritas pour accompagner les médecins libéraux dans le dossier de l’accessibilité des cabinets médicaux, avec des prestations à des prix négociés.

H.S.R.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9438