Le corps médical est très perturbé. Les enquêtes et les sondages le montrent à loisir. Il est loin le temps où les médecins applaudissaient à l’élection de Nicolas Sarkozy et se félicitaient de la nomination de Roselyne Bachelot au ministère de la Santé. On l’a déjà écrit : le désenchantement est clair.
C’est dans ce contexte que vont dérouler dans cent jours les élections aux Unions régionales des professions de santé. Il s’agira de mesurer la popularité des syndicats et de leurs propositions. Ce scrutin servira à déterminer en partie la représentativité syndicale, sésame pour siéger à la table des négociations conventionnelles… si elles reprennent un jour.
Du coup, la bataille s’annonce rude et dure entre des organisations qui ne vont pas manquer de pourfendre les choix du gouvernement et celles qui estiment à l’inverse qu’il n’y a sans doute pas tout à jeter. Or les scrutins précédents ont souvent montré que le camp de l’opposition l’emportait généralement.
D’où sans doute la prudence des experts gouvernementaux, d’où aussi la décision de reporter au lendemain de ce scrutin la divulgation des mesures qui seront préconisées par Élisabeth Hubert. Inutile, dit-on, de compliquer un débat qui ne s’annonce déjà pas très serein.
Et pourtant, si les recommandations de ce travail sont, comme on le croit, audacieuses, si elles engagent réellement l’avenir de la profession, si certaines d’entre elles remettent en cause plusieurs tabous, n’auraient-elles pas mérité une confrontation des esprits et des opinions, des débats animés ? Une campagne électorale, et des élections, ça sert aussi à ça, non ?
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