La meilleure défense de l’exercice libéral, c’est l’attaque.
« Le harcèlement, les contrôles, les courriers accusateurs, les pressions psychologiques, il y en a marre, a lancé le Dr Éric Henry, le président du SML. On ne se laissera plus faire, il faut sanctuariser la médecine libérale ». Toute la journée, les débats ont célébré l’exercice libéral. Les médecins ont trouvé un défenseur de poids : François Fillon. « Notre système de santé est menacé par les déficits et les attaques de l’actuel gouvernement contre la médecine libérale, a affirmé l’ancien Premier ministre. Il faut refonder le système, ce qui passe par l’affirmation que la médecine libérale est le socle de notre système de santé. Ça suppose la liberté d’installation, la liberté de prescription, et la liberté de choix du médecin. » Les congressistes ont apprécié, réservant une standing ovation à l’ancien locataire de Matignon.
Le Dr Michel Garnier, membre du conseil de l’Ordre des Bouches-du-Rhône, a plaidé pour une modernisation du code de déontologie, peu adapté selon lui à la médecine du XXIe siècle. Le médecin libéral, devenu un dirigeant d’entreprise, évolue dans un marché concurrentiel investi par de nouveaux acteurs non-médecins comme les GAFA (Google, Apple, Facebook ou Amazon) ou les mutuelles, à qui ne s’appliquent pas à l’interdiction de la publicité ou de l’exercice dans des locaux commerciaux. « Si le code de déontologie donne l’illusion d’apporter des droits aux médecins, il leur confère essentiellement des devoirs et des contraintes », poursuit Michel Garnier.
La profession est prête à évoluer mais refuse toujours l’application systématique de la dispense d’avance des frais. Directeur général délégué de Resopharma, Giorgi Giorgio assure que le tiers payant, tel qu’il fonctionne dans les pharmacies, est immédiatement transposable chez les praticiens de ville. La salle n’en croit pas un mot et manifeste sa mauvaise humeur.
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