Interpro : pourquoi on signe, pourquoi on s'abstient ?

Publié le 29/10/2021
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Auprès des enfants d'Hippocrate, l'interpro passe visiblement mieux que les délégations de tâches. MSP, équipes de soins primaires, CPTS et autres centres de santé… Ils sont une majorité (56 %) à se satisfaire du développement encore récent de ces structures. Cette approbation demeure toutefois moins massive que celle des pharmaciens ou des infirmiers dont les trois quarts se montrent en phase avec ce type de structures collaboratives. Dans notre enquête, 30 % des médecins répondants sont rattachés de près ou de loin à un dispositif de coopération entre professions de santé : c'est à peu près autant que dans le panel pharmaciens, mais moins que parmi les infirmiers qui ont participé, qui sont presque un sur deux (44 %) à avoir intégré un dispositif de ce type.

 

Interpro

 

Pourquoi rejoint-on ce mode d'exercice quand on est médecin ? Pour deux raisons essentiellement. Le pragmatisme, d'abord : 60 % de ces nouveaux convertis évoquant l'efficacité de l'interprofessionnalité pour les patients. Et l'intérêt professionnel, ensuite : 59,5 % y voyant une façon de rompre leur isolement professionnel. Ils sont nombreux aussi (46,5 %) à expliquer avoir intégré l'interpro pour l'accompagnement des patients chroniques. Enfin, près de 30 % invoquent la sécurité des soins : l'appartenance à ce type de structures permettant de valider et consolider ses décisions professionnelles.

Parmi les médecins qui se tiennent éloignés de l'interpro, une majorité (56,5 %) met en avant sa liberté : « parce que je veux rester indépendant ». Et un certain nombre (41 %) revendique tout bonnement son droit à l'indifférence : « parce que je n'en vois pas l'intérêt ». Enfin, quatre raisons de ne pas s'engager mériteraient d'être analysées : la complexité supposée de ces organisations, redoutée par 37 % de ceux qui s'abstiennent ; le manque de temps pour s'y investir (24,5 %) ; la contrainte du recours à une informatique commune (14,5 %) ; et des raisons relationnelles (13,5 %).

P.B.

Source : Le Quotidien du médecin