Les pansements, une aide à la cicatrisation

Publié le 14/02/2013
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« LE LARGE ÉVENTAIL de pansements actuellement disponibles ne doit pas faire oublier que la cicatrisation passe par différents stades, ce qui nécessite une adaptation des traitements locaux », souligne le Pr Marc-Antoine Pistorius. Il n’y a ainsi pas de pansement « passe-partout », même si certains d’entre eux ont une relative polyvalence.

• Au stade initial, un ulcère de pied chez le diabétique est souvent surinfecté ou exsudatif, notamment si une insuffisance veineuse est associée. La gestion des exsudats est prioritaire et le pansement local doit impérativement être absorbant, ce qui confère toute leur place aux alginates, aux hydrofibres et depuis plus récemment aux polyacrylates. Le recours aux pansements absorbants à l’argent pendant une quinzaine de jours permet de faire face de façon assez simple en cas de complications infectieuses. « En cas de surinfection patente, les prélèvements locaux peuvent être indiqués mais ne doivent pas être effectuées de manière systématique », rappelle le Pr Pistorius.

• Lorsque la plaie est moins exsudative, les hydrocellulaires, qui associent absorption et occlusion, constituent un relais utile.

• Les pansements gras exclusifs (tulle ou interface) doivent être réservés aux plaies non exsudatives, car ils peuvent sinon être à l’origine de dermite exsudative. L’adjonction de CMC (carboxyméthylcellulose) dans certains d’entre eux permet toutefois d’en limiter le risque.

• En présence d’un ulcère nécrotique ou d’une fibrine sèche et adhérente, les hydrogels présentent l’avantage de permettre le ramollissement préalable à la détersion et in fine d’éviter une détersion mécanique trop agressive.

• Enfin, les ulcères atones, fréquemment observés en cas de microangiopathie ou d’AOMI (artériopathie oblitérante des membres inférieurs), peuvent bénéficier des pansements à l’acide hyaluronique ou aux inhibiteurs de protéases.

Prise en charge étiologique.

« Si les pansements utilisés dans le respect des indications constituent une aide efficace à la cicatrisation, ils ne doivent pas faire oublier le fondement du traitement des ulcères de pied chez le diabétique : la prise en charge étiologique », insiste le Pr Pistorius.

C’est aussi ce que rappelle la Haute autorité de santé dans ses recommandations d’avril 2011*.

D’après un entretien avec le Pr Marc-Antoine Pistorius, responsable du secteur médecine vasculaire, Hôtel-Dieu, Nantes.

*Bon usage des technologies médicales. « Les pansements. Indications et utilisations recommandées ». Avril 2011. Traitements locaux des ulcères.

 Dr ISABELLE HOPPENOT

Source : Le Quotidien du Médecin: 9218