Une fragilité cutanée excessive est caractéristique de la dermatoporose, soit l’ensemble des manifestations liées à un vieillissement cutané pathologique. Son diagnostic repose sur l’association de trois lésions : atrophie cutanée, purpura de Bateman et pseudo-cicatrices. Le tégument peut alors se déchirer en grands lambeaux, parfois à la suite de traumatismes même minimes (heurts accidentels d’objets, transferts, enfilage de bas…).
« La prévalence des déchirures cutanées en ville n’est pas connue. Elles semblent plus fréquentes dans la population des établissements de soins de longue durée (USLD et Ehpad), de 10 à 54 % selon les études », souligne la Dr Hester Colboc (hôpital Rothschild, Paris).
Quand la déchirure survient, il faut tout d’abord contrôler le saignement et la douleur, en appliquant une compression et en élevant le membre. La plaie sera irriguée par du sérum physiologique puis la peau environnante doucement séchée. Si possible, il faut repositionner le lambeau cutané comme « pansement » et appliquer pendant 5-10 minutes une compresse de sérum physiologique pour le réhydrater. « Ensuite, pour traiter la plaie, on peut appliquer un pansement interface ou un hydrocellulaire siliconé mince », indique la Dr Coboc. Si la plaie est exsudation, on utilise un pansement non adhésif pour absorber les exsudats, avec des compresses, un bandage tubulaire et une bande cohésive. Il ne faut pas utiliser de pansement adhésif sur la peau fragile. Le premier pansement doit, si possible, être laissé pendant cinq à six jours, en ne changeant que les pansements secondaires.
La prévention repose sur la lutte contre la xérose, en utilisant un nettoyant doux et émollient. Il faut favoriser le port de manches ou de chaussettes hautes ou appliquer, par mesure de précaution, des bandages de protection : Pareplaie (gel de polymère robuste, élastique et lavable) ou Dermatuff (chaussettes de protection en kevlar et coton).
Module « Fragilités cutanées : déchirures et hématomes »
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