Soins des plaies infectées, l’expertise infirmière

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Publié le 23/11/2023
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Les infirmiers spécialisés en cicatrisation sont en première ligne pour repérer une infection locale, contre laquelle ils peuvent agir rapidement en concertation avec le médecin.
pansement plaie

Crédit photo : BURGER / PHANIE

Les plaies chroniques infectées sont fréquentes chez les personnes âgées (escarres, ulcères veineux, pied diabétique…). Mais des plaies aiguës peuvent aussi devenir chroniques et s’infecter (site opératoire, brûlure, plaie traumatique…). Une plaie devrait normalement cicatriser à trois semaines. Entre trois et six semaines, la plaie commence à se chroniciser et il faut en trouver la raison. De récentes enquêtes épidémiologiques en gériatrie ont retrouvé une prévalence des infections de la peau et des tissus mous de 20 % en Ehpad, supérieure à 8 % en soins de suite et réadaptation(SSR) et supérieure à 14 % en unités de soins longue durée (USLD).

Dans ce contexte, « notre rôle est de repérer l’infection locale d’une plaie, le plus précocement possible pour éviter un risque de septicémie », souligne Martine Barateau, infrmière experte plaies et cicatrisation. En cas de suspicion d’infection, les infirmiers, après en avoir parlé au médecin, peuvent pratiquer des soins locaux : nettoyage de la plaie, drainage des exsudats, débridement si nécrose de la plaie, pansement adapté… À ce stade (en l’absence de fièvre), l’antibiothérapie n’est pas nécessaire.

Le biofilm doit être éliminé pour que les antiseptiques puissent agir, mais on ne le voit que très tardivement lorsqu’il est mature et épais. Une hygiène rigoureuse de la plaie permet de prévenir le biofilm et une détersion mécanique permet de le réduire.

« Quant au prélèvement d’un échantillon pour rechercher un germe, selon les dernières recommandations de 2022, la biopsie tissulaire est la méthode préférée, mais rarement effectuée. En pratique, la méthode la plus fréquemment utilisée est le prélèvement de pus et l’écouvillonnage en utilisant la technique de Levine, mais il doit rester exceptionnel… »

D’après un entretien avec Martine Barateau (infirmière experte Plaies & cicatrisation, Bordeaux ; groupe de travail « Plaies chroniques » de la SFGG).


Source : Le Quotidien du médecin