En bref...

Par
Publié le 28/05/2021
Article réservé aux abonnés

L’arrivée des thérapies ciblées et des immunothérapies des tumeurs s’est accompagnée d’effets indésirables oculaires nouveaux. Les inhibiteurs du check point immunitaire, outre la sécheresse oculaire (effet le plus souvent rapporté), peuvent provoquer des lésions inflammatoires à tous les niveaux de l’œil, conjonctivites, uvéites sclérites et épisclérites, blépharites, rétinites, etc. Même si leur prévalence reste rare, ces atteintes peuvent entraîner la cécité, et constituent aussi parfois le signe avant-coureur de pathologies type myosite ou myocardite qui engagent le pronostic vital.

Une erreur de réfraction non détectée chez les enfants peut entraîner une perte de vision irréversible. Une étude française a évalué par cyclopégie sa prévalence sur 48 163 enfants âgés en moyenne de 7,8 ans, vus dans différents centres ophtalmologiques. 14,8 % étaient emmétropes, mais 58,5 % hypermétropes, dont 3,6 % fortement. 15,2 % étaient myopes, dont 5,5 % fortement, et enfin 7,2 % étaient astigmates. En outre, 5 % présentaient une anisométropie et 2,6 % une amblyopie fonctionnelle. Plus des deux tiers de ces enfants se plaignaient de fatigue oculaire.

La ciclosporine pourrait permettreen ophtalmologie de réduire la prescription de corticoïdes, avec leurs complications iatrogènes : glaucome, cataracte, herpes infections. D’autres inhibiteurs de la calcineurine pourraient offrir une solution d’épargne cortisonique : tacrolimus, serolimus, voclosporine ou pimecrolimus.

L’uvéite chez l’enfant est rare mais sévère, avec un risque majeur d’amblyopie et 7 à 23 % de cécité. Elle est généralement liée à une pathologie systémique, la plus fréquente étant l’arthrite juvénile idiopathique. Mais le diagnostic est souvent trop tardif et porté au stade de complications. Il faut insister sur la nécessité de son dépistage lorsque la pathologie systémique est connue. Son pronostic a été bien amélioré par l’avènement des immunomodulateurs.


Source : Le Quotidien du médecin