LAM de l’enfant : vers une induction allégée ?

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Publié le 08/02/2024
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La chimiothérapie intensive, préconisée en traitement d’induction de la leucémie aiguë myéloïde (LAM) de l’enfant, est grevée de lourdes complications, potentiellement mortelles. Une chimiothérapie à plus faible dose fait la preuve de sa non-infériorité thérapeutique, avec une meilleure tolérance.

Crédit photo : BURGER/PHANIE

L’étude multicentrique chinoise CALSIII-AML18 (1) a randomisé 497 patients de moins de 18 ans atteints de leucémie aiguë myéloïde (LAM) de novo, pour recevoir deux cycles, soit de chimiothérapie standard (CS : cytarabine, daunomycine, étoposide), soit à faible dose (CFD : cytarabine, mitoxantrone ou idarubicine et le facteur de croissance G-CSF). Dans les deux groupes, les enfants en rémission complète ont ensuite reçu, en fonction du risque de rechute, soit une chimiothérapie intensive de consolidation, soit une greffe de cellules souches hématopoïétiques.

La réponse complète avec ou sans récupération plaquettaire complète, au terme des deux cycles, était de 95,5 dans le bras CFD vs 95,7 % sous CS. Elle a été obtenue dès le premier cycle chez 72,8 vs 70,3 % respectivement. Le taux de maladie résiduelle p

De plus, les EI de grades 3 et 4 sont significativement moins nombreux sous CFD : lors de la première induction, on observe une neutropénie fébrile dans 75,2 vs. 93,2 % des cas (p vs. 10,7 % (p = 0,003) et une hémorragie gastro-intestinale dans 0,4 vs. 4,4 % (p = 0,006). La seconde induction s’accompagne d’une neutropénie fébrile dans 34,4 vs. 66,9 % des cas (p p = 0,008) et d’une septicémie dans 3,3 vs 10,7 % (p = 0,004). On ne constate pas de différence significative dans la mortalité liée au traitement.

Sur le plan de l’efficacité, la survie sans événement est non-inférieure à trois ans (61,9 vs 62,2 % ; p = 0,994), de même que la SG (81 vs 83,2 % ; p = 0,485).

« Le recours à une chimiothérapie à faible dose, associée à l’administration du G-CSF en traitement d’induction de la LAM, se révèle non inférieur à la chimiothérapie standard pour une meilleure tolérance », indique le Dr Li Gao (Suzhou, Chine).

(1) ASH 2023. Abs. 729


Source : Le Quotidien du Médecin